Spécialisée dans la fabrication additive de pièces métalliques, la plateforme ADDIMADOUR, située à Bayonne, permet aux industriels de développer leurs projets et leurs compétences en impression 3D, ainsi que sur la robotique, les composites et les procédés. Cette activité pluri disciplinaire permet une intégration industrielle de la fabrication additive plus efficace, pour les grands groupes comme pour les PME.
ADDIMADOUR est une plateforme dédiée à la fabrication additive métallique grande dimension créée en 2017, utilisant les deux technologies fil et poudre. La plateforme Addimadour est un des services de l’ESTIA – l’Ecole Supérieure des Technologies Industrielles Avancées -, Il est hébergé au sein de la plateforme COMPOSITADOUR, qui regroupe les procédés avancés tels que les composites, la robotique et la fabrication additive.
Située au Pays Basque, ADDIMADOUR permet aux entreprises d’être accompagnées dans leurs projets de fabrication additive métallique, que ce soit en termes d’accompagnement technique, technologique ou de formation.
Pierre Michaud, Docteur en sciences des matériaux et responsable du pôle fabrication additive d’ADDIMADOUR, a expliqué aux Techniques de l’Ingénieur le fonctionnement de la plateforme ADDIMADOUR dédiée à la fabrication additive
Techniques de l’Ingénieur : Quels sont les objectifs d’ADDIMADOUR, la plateforme de l’ESTIA dédiée à la fabrication additive ?
Le rôle de la plateforme Addimadour est de faire du transfert de technologies, du développement de connaissances ou de lancer des programmes de recherche, français et européens. Les étudiants de l’ESTIA, et les professionnels ayant besoin d’être formés profitent également de la plateforme pour développer leurs connaissances et leurs compétences.
Nous coopérons avec l’écosystème industriel local, qui était très orienté sur le secteur aéronautique lors de la genèse d’Addimadour. Aujourd’hui, nos activités se sont diversifiées, sur les secteurs des transports, de l’énergie, de l’outillage, même si notre cœur d’activité reste l’aéronautique.
Qu’est-ce qui attire aujourd’hui les industriels vers la mise en place de procédés de fabrication additive ?
Les différents secteurs viennent petit à petit vers la fabrication additive, notamment car la technologie est aujourd’hui plus mature.
Aussi, le coût de fabrication d’une pièce en petite ou moyenne série – coût de stockage des matières premières, coût logistique – et surtout les temps de réponse que peuvent apporter l’impression 3D permettent à de nombreuses entreprises de gagner en compétitivité. Et aussi à des PME d’investir dans ces technologies d’impression : En effet, les technologies d’impression 3D comme le WAAM par exemple, que nous utilisons, deviennent aujourd’hui abordables, en termes d’investissement matériel.
Quelles sont aujourd’hui les problématiques rencontrées par les industriels désireux de monter en compétence sur la fabrication additive ?
Le gros effort va se situer sur la croisée des métiers, c’est-à-dire la nécessité de maîtriser les différentes technologies associées à la fabrication additive. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous développons des formations spécifiques pour former des ingénieurs de profils très différents à la fabrication robotisée par exemple. Auparavant, on trouvait des ingénieurs spécialisés soit en matériaux, en robotique, en procédés… Aujourd’hui, il est nécessaire que les ingénieurs qui utilisent les technologies d’impression 3D développent également des compétences périphériques en soudage, en robotique, en programmation… sans forcément devenir spécialiste dans tous ces domaines.
Il s’agit d’un vrai besoin aujourd’hui, pour les entreprises qui voudraient se lancer dans la fabrication additive. Cette montée en compétences, notamment sur le triptyque “matériaux, robotique et procédés” est quelque chose que nous constatons parmi les entités industrielles avec lesquelles nous collaborons. Le fait d’avoir chez eux des ingénieurs pluri compétents sur les spécialités que nous venons d’évoquer permet aux entreprises d’intégrer des procédés de fabrication additive beaucoup plus efficacement dans un environnement déjà existant.
Est-ce que la fabrication additive destinée à la réparation de produits industriels est quelque chose qui se développe de plus en plus ?
On voit effectivement beaucoup d’entreprises, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’automobile se tourner vers la fabrication additive pour produire des pièces détachées, ou des pièces qui ne sont plus produites en série par le fabricant.
Cet aspect réparation est quelque chose que l’on voit de plus en plus, en raison notamment des préoccupations de plus en plus importantes des entreprises vis-à-vis de leur empreinte carbone.
ADDIMADOUR est accolé à COMPOSITADOUR, une plateforme spécialisée notamment en matériaux composites. En quoi ces derniers viennent améliorer les performances des pièces produites par fabrication additive ?
L’avantage des matériaux composites par rapport aux thermoplastiques est que leurs propriétés mécaniques sont supérieures.
Ces matériaux composites sont aujourd’hui composés de thermoplastiques associés à des fibres courtes, la plupart du temps en carbone ou en fibres de verre.
La problématique actuelle est de développer des fibres longues implémentées dans la matière première. Cela pose des problèmes de mise en œuvre, notamment au niveau de la cohésion fibre/matrice. Après, il s’agit d’un axe de développement très important, puisque l’impression 3D de fibres longues permettra de renforcer une pièce à imprimer en fonction de sa géométrie, et ainsi de produire des pièces aux propriétés mécaniques plus importantes.
Propos recueillis par Pierre Thouverez
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