Ces deux nouvelles entités succèdent à France Water Team, le pôle dédié à l’eau, lui-même issu de la fusion en 2019 de trois clusters : Dream, Hydreos et Aqua-Valley. En janvier 2024, le gouvernement a donc décidé de revenir à une répartition plus territoriale : Dream et Hydreos fusionnent pour former le « Pôle Eau Nord » et Aqua-Valley, qui garde son nom, devient le pôle pour le sud.
Une annonce particulièrement attendue
L’annonce en mars 2023 du non-renouvellement de la labellisation du pôle France Water Team avait provoqué l’incompréhension. Cette décision paraissait d’autant plus étrange qu’un mois plus tard, le gouvernement annonçait son plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, le fameux « Plan eau » et ses 53 mesures pour répondre aux grands enjeux de sobriété, de disponibilité, de qualité de l’eau, et aussi de lutte face aux crises de sécheresse.
Alors que les problèmes liés à l’eau s’accumulent d’année en année, imaginer pouvoir se passer d’un pôle chargé de soutenir l’innovation dans ce domaine paraissait impossible.
Suite à ce refus, les clusters Dream Eaux et Milieux (basé à Orléans) et Hydreos (Grand Est) ont alors déposé une demande commune, finalement acceptée le 8 janvier dernier.
Des spécificités géographiques qui ont leur importance
Dans le journal quotidien, La République du Centre, Hervé Gaboriau, le directeur de Dream explique pourquoi l’aspect géographique a une grande importance en gestion de l’eau. Selon lui : « Les spécificités régionales, avec, par exemple, les grandes nappes phréatiques et des problématiques de pollution industrielle au nord et les pluies cévenoles au sud, sont très différentes. »
La charte régionale de l’eau de la région PACA met d’ailleurs en avant ces spécificités :
- une géographie contrastée, qui possède à la fois des caractéristiques méditerranéennes et alpines ;
- une ressource relativement abondante, mais très inégalement répartie dans le temps et dans l’espace ;
- de grands aménagements de stockage et de transfert des ressources en eau ;
- une expérience historique de la gestion collective de ressources superficielles, notamment en irrigation.
Par ailleurs, la charte évoque aussi des caractéristiques culturelles bien particulières et constate la perte de la « culture provençale de l’eau »[1]. De plus, le fait que le sud de la France soit une zone très touristique a aussi des conséquences sur la ressource en eau. On sait que l’eau est consommée en abondance par les hébergements touristiques, pour le confort des clients (piscines, spa, terrains de golf, etc.). Ce phénomène est d’ailleurs transposable à d’autres régions touristiques, notamment en Méditerranée. En Espagne, par exemple, la consommation moyenne d’un touriste équivaut au double de la consommation des citadins espagnols !
La coordination pour répondre aux enjeux nationaux et internationaux
Disposer de deux pôles intégrant les spécificités régionales paraît donc logique. En revanche, une collaboration étroite entre les deux entités nord et sud devra être mise en œuvre pour répondre aux grands enjeux de portée nationale ou internationale. En effet, il ne faut pas oublier que, s’ils reposent sur un ancrage territorial, les pôles de compétitivité sont avant tout des moteurs de croissance et d’emploi, actifs sur le volet international depuis leur création en 2004.
Le Pôle Eau Nord, comprend plus de 300 acteurs des bassins versants hydrographiques Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse et Seine-Normandie.
Le pôle Aqua-Valley fédère 250 adhérents, principalement en région Occitanie et en région Sud.
[1] « L’eau, miroir de la culture provençale»
Cet article se trouve dans le dossier :
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