Une démarche unique en France pour lutter contre la pollution des eaux par les résidus médicamenteux.
WatchFrog et ses partenaires ont remporté l’appel à projet des ministères du Redressement productif et de l’Environnement. Objectif : créer une station de surveillance des effluents hospitaliers innovante.
Ce sont donc des têtards qui seront utilisés pour mesurer l’effet des polluants en émettant une fluorescence visible en quelques heures ou en quelques jours. La plate-forme de surveillance intègrera aussi des larves aquatiques pour mesurer les effets physiologiques ainsi que des tests de génotoxicité de façon à étudier les dommages éventuels sur l’ADN. En effet, les établissements hospitaliers sont à l’origine de plus de 10% des résidus médicamenteux retrouvés dans les eaux de surface en France, une pollution à l’impact mal connue alors qu’une part significative des résidus pharmaceutiques franchissent la station d’épuration et se retrouvent dans la nature.
C’est le centre hospitalier sud-francilien (CHSF) qui servira donc de cobaye en accueillant la station mobile. L’établissement possède un réseau des eaux usées divisé en plusieurs bassins de décantation selon l’origine des effluents (laverie, laboratoires, morgue, médecine nucléaire, eaux de stérilisation…). Cette partition permettra d’identifier aisément l’origine des polluants, facilitant grandement le choix des stratégies pour lutter contre la pollution.
Enfin, le syndicat intercommunal des eaux (Siarce) situé à Corbeil Essonne s’est montré intéressé par ce projet à base de batraciens. Il profitera de l’expérience pour intégrer les données mesurées afin d’intégrer des critères d’évaluation biologiques au mode de calcul de la taxe d’assainissement payée par l’hôpital. Le CHSF pourra donc faire des économies tout en diminuant la quantité de polluants rejetés.
L’année 2013 verra la première phase du projet, c’est-à-dire l’analyse des effluents. La station de surveillance entrera en fonction en 2014. A terme, WatchFrog souhaite créer une plate-forme technologique avec l’aide de ses partenaires Toxem, Alyxan et Profilomic, un concept qu’ils pourraient vendre à d’autres structures hospitalières.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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