« Des satellites espionnés, brouillés, ou encore éblouis ; les moyens de gêner, neutraliser ou détruire les capacités spatiales adverses existent et ils se développent, insiste le ministère de la Défense français. Parmi les dernières initiatives « originales » : faire collaborer des petits télescopes pour récupérer des informations précises sur des satellites.
Détourner la finalité d’un objet est vieux comme le monde. C’est le cas aujourd’hui avec un interféromètre optique. Comme l’explique Wikipedia, il s’agit d’un ensemble de « télescopes fonctionnant dans le spectre visible ou infrarouge. Il est utilisé en astronomie afin d’obtenir un pouvoir de résolution (finesse de l’image) plus grand qu’avec un seul télescope ».
En travaillant ensemble, cet ensemble de petits télescopes pourrait produire des portraits détaillés des satellites en orbite géosynchrone. Cette « photo détaillée » pourrait être très utile aux propriétaires de satellites pour établir un diagnostic de leurs vieux satellites ou pour comprendre pourquoi un modèle plus récent ne s’est pas correctement déployé.
Seigneur des Anneaux
Mais ce type d’informations intéresserait aussi les milieux militaires et du renseignement. Cette technique leur permettrait d’obtenir des informations sur les satellites d’autres pays,
Jusqu’à présent, aucun interféromètre de ce type n’a été mis en service. Et les versions qui existent sont toutes plus chères que ne le voudrait l’IARPA, l’Intelligence Advanced Research Projects Activity (elle a pour mission d’imaginer et de conduire des activités de recherche à risque et potentiel élevés). D’où le programme Amon-Hen (nom aussi d’une forteresse qui était à la frontière nord du Gondor dans « Le Seigneur des Anneaux »). Lancé en 2017, il a pour objectif de développer des télescopes » innovants et peu coûteux » (moins de 25 millions de dollars) au sol qui peuvent prendre des images haute définition de satellites en orbite lointaine.
Selon SpaceNews, Lockheed Martin, Boeing, Honeywell et Applied Technology Associates participeraient à ce projet qui devrait durer 33 mois.
Officiellement, cette solution sera utilisée pour observer les satellites américains et internationaux ainsi que les débris spatiaux. « Nous apprécions de surveiller la santé et l’état de nos propres satellites. Par conséquent, tous les débris sont à suivre, car ils représentent un risque pour nos satellites et pour les satellites d’autres pays. Et si nos satellites se comportent bizarrement, ou s’ils commencent à mal fonctionner, cela peut poser un risque pour nos autres satellites », explique Merrick DeWitt, responsable de ce programme.
Ce programme confirme que l’espace est (re) devenu une priorité pour les militaires. La preuve, la France vient d’installer officiellement à Toulouse son commandement de l’espace avec un général des forces spatiales. Coût de l’opération: 700 millions d’euros.
Il s’agira d’assurer la protection des satellites français et de réguler l’accès à l’espace.
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