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Des sites Seveso de plus en plus menacés par les feux de forêt

Posté le 6 septembre 2022
par Matthieu Combe
dans Environnement

Le changement climatique augmente le risque de feux de forêt, mais pas seulement. La société d’analyse de risques climatiques Callendar met en garde contre la multiplication des risques d’incendie à proximité des sites industriels classés Seveso.

Plus de 60 000 hectares ont brûlé en France depuis le début de l’année, avec des incendies particulièrement violents cet été. Alors que le changement climatique menace de multiplier les feux de forêt, la société d’analyse de risques climatiques Callendar met en garde contre la multiplication des risques d’incendie sur les sites Seveso. Ces sites industriels utilisent ou stockent des matières dangereuses.

« 316 sites classés Seveso [dont 187 sites Seveso classés ‘seuil haut’, soit le niveau de dangerosité le plus élevé, ndlr] sont suffisamment proches de forêts pour être menacés en cas d’incendie en France métropolitaine », calcule l’étude. C’est près d’un quart des installations industrielles dangereuses en métropole.

Un risque incendie de plus en plus important

L’étude repose sur l’indice Forêt Météo (IFM), l’indicateur de référence au niveau européen pour l’évaluation du risque incendie depuis 2007. Il prend en compte la température, les précipitations, l’humidité de l’air et la vitesse du vent. « En 2050, dans un scénario d’émissions médian [RCP 4.5 du GIEC, ndlr], trois quarts des 316 installations Seveso françaises situées à proximité de zones boisées seront exposées à un risque d’incendie élevé au moins 10 jours par an, contre un tiers en 2000 », alerte l’étude. En moyenne, le risque d’incendie à proximité de ces installations augmentera de « 50 % environ ».

Nombre d’installations exposées au moins 10, 30 et 60 jours par an à un risque d’incendie élevé en 2000 et en 2050 dans un scénario d’émissions médian. Crédit : Callendar.

Si l’augmentation du risque d’incendie augmente trois fois moins vite dans un scénario optimiste (RCP2.6), il diffère peu en 2050 dans un scénario d’émissions très élevées (RCP8.5). L’étude précise : « En revanche, l’aggravation du risque serait beaucoup plus marquée dans la seconde moitié du siècle dans ce scénario d’émissions très élevées. À l’horizon 2080, le nombre moyen de jours à risque élevé d’incendie se stabilise dans les scénarios d’émissions très réduites et médianes, mais continue à augmenter jusqu’à 35 jours par an en moyenne dans le scénario d’émissions très élevées. »

Une évolution géographique des risques

Le risque incendie atteindra de nouvelles régions jusqu’ici épargnées. « Le sud-est de la France restera la région la plus exposée, mais les risques augmenteront substantiellement dans le centre et le sud-ouest, ainsi qu’en région parisienne », prévoit l’étude.
Là où ce risque était « historiquement négligeable », Callendar invite les exploitants, les services de secours et l’État à se préparer à ce nouveau risque. La société propose notamment un outil en ligne gratuit pour évaluer l’évolution du risque incendie avec le changement climatique sur foret.climint.com.


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