Des chercheurs de l’Université anglaise de Plymouth ont étudié la dégradation de différents sacs plastiques dans l’air, la mer et les sols. Si c’est le sac compostable qui s’en sort le mieux, après trois ans, aucun sac n’était entièrement dégradé dans l’ensemble de ces trois milieux.
Pour vérifier les revendications des industriels, des chercheurs de l’Université de Plymouth se sont procurés cinq types de sacs en plastique répandus au Royaume-Uni pour vérifier leur dégradation dans l’environnement. Ils ont ainsi acheté cinq types de sacs : le traditionnel en polyéthylène haute-densité HDPE, deux types d’oxodégradables – ils contiennent un additif pour accélérer la fragmentation –, un biodégradable et un compostable en compostage industriel. Ils en ont exposé certains à l’air, enterré d’autres à 25 cm de profondeur, et mis d’autres dans l’eau à environ 1 m de profondeur dans le port de Queen Anne’s Battery. Ils ont observé leur évolution à 9, 18, 27 et 36 mois.
Une dégradation visuelle pour tous dans l’air
Au bout 9 mois, tous les sacs exposés à l’air, quel que soit leur type, étaient devenus très fragiles et s’étaient ou étaient sur le point de se désintégrer en microplastiques. Les auteurs de l’étude attribuent cette dégradation rapide à des niveaux importants de rayons ultra-violets. « Si la désintégration en microplastiques est apparente, on ne sait pas si la fragmentation altère ou non le potentiel du plastique à se biodégrader et plus de travail est nécessaire », mettent-ils toutefois en garde. Certains microplastiques pourraient totalement se biodégrader, d’autres non, mais les chercheurs n’ont pas pu le vérifier.
Dans l’eau et les sols, les choses sont différentes. Au bout de trois ans, tous les sacs, à l’exception du compostable, pouvaient être utilisés et contenir plus de 2 kg de courses. Le sac compostable déterré ne pouvait rien contenir sans se déchirer. Et le sac compostable avait complètement disparu de l’eau au bout de 3 mois. Là encore, les chercheurs demandent des travaux complémentaires pour identifier les produits de décomposition et évaluer leurs effets.
Un besoin criant de normes plus poussées
« La vitesse de dégradation des plastiques dans différents environnements dépendra fortement des conditions locales d’exposition, rappellent les auteurs. Des changements physiques et chimiques dans les polymères peuvent être causés par des facteurs environnementaux, incluant la lumière (photo-oxydation), la chaleur (oxydation photo-thermique), l’abrasion mécanique, l’humidité, les conditions chimiques, ou l’activité biologique (champignons, bactéries, levures, algues et leurs enzymes) ».
Le plus important lorsque l’on parle de dégradation, c’est de bien connaître les conditions d’exposition. L’étude appelle donc au renforcement des tests normatifs pour assurer les performances. « Ces normes devront incorporer la variabilité des conditions environnementales naturelles (par exemple, la température, le PH et la lumière) et définir une échelle de temps appropriée de détérioration pour s’assurer que les éléments se détériorent suffisamment rapidement afin de faire une différence et qu’ils ne laissent pas de produits de dégradation potentiellement nocifs (produits chimiques fragmentés) ».
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