Le réchauffement climatique affecte déjà sérieusement de nombreuses créatures vivant dans les océans. Les deux dernières années, la grande barrière de corail australienne a connu des épisodes massifs de blanchiment dus à une eau anormalement chaude. Pour éviter que ces épisodes répétitifs ne tuent les coraux qui ont mis des années à se développer, les scientifiques ont réhabilité des robots « rangers », utilisés pour protéger les coraux contre les étoiles de mer à couronne d’épines, afin qu’ils aident à la dissémination des larves de coraux vers les zones de récifs à restaurer.
La reproduction des coraux, dans une grande majorité des cas, passe par une ponte synchrone lors de laquelle un grand nombre de cellules reproductrices mâles et femelles sont libérées dans l’eau en un temps très court. Cette ponte a lieu seulement une ou deux nuits par an et ne dure que quelques heures par nuit. Lorsque les gamètes mâles et femelles se rencontrent, l’œuf se développe pour former une larve, appelée planula. Certaines espèces de coraux libèrent directement leurs larves dans l’eau après une fécondation interne. Dans ces deux types de fécondation, ce sont ces larves libérées dans le milieu et naturellement transportées par les courants qui vont permettre la régénération de récifs ou la colonisation de nouveaux substrats assurant également le brassage génétique entre différentes localisations géographiques.
Les chercheurs de l’Université de la Croix du Sud (Southern Cross University – SCU) et de l’Université de Technologie du Queensland (Queensland University of Technology – QUT), dirigés par le professeur Peter Harrison, et le professeur Matthew Dunbabin, vont utiliser des robots afin d’aider les larves dans cette phase critique du cycle de vie des coraux. Les scientifiques vont tout d’abord collecter des centaines de milliers de cellules reproductrices lors de la ponte synchrone, qu’ils vont rassembler dans d’immenses enclos flottants sur les récifs. Une fois les larves formées, elles seront confiées aux robots qui les transporteront vers les sites ciblés, afin qu’elles forment de nouvelles colonies. Au bout de trois ans, ces coraux seront capables de se reproduire par ponte synchrone, complétant leur cycle de vie.
Deux ou trois robots ont été mis à contribution pour la ponte synchrone de l’été 2018 (fin novembre), robots qui avaient été développés à l’origine pour reconnaître et tuer les étoiles de mer à couronne d’épines, ces prédateurs invasifs de coraux. Les chercheurs estiment que ce coup de main artificiel devrait multiplier par cent la survie des polypes, base élémentaire d’une nouvelle colonie de coraux, après la fixation de la larve sur un support.
Source : www.diplomatie.gouv.fr
Dans l'actualité
- Lancement de Tara PACIFIC (2016-2018) : une nouvelle expédition au coeur du corail
- Trois banques françaises ne détruiront pas la Grande Barrière de corail
- Des scientifiques percent le mystère du puissant venin du serpent corail
- Grande barrière de corail: nouveau projet pour éviter de rejeter des déchets à la mer
- Diminution des récifs coralliens : quelles conséquences ?
- La nature meilleure amie des entreprises ?
- La biodiversité des poissons marins tropicaux porte la trace des récifs coralliens du passé
- News Environnement : décembre 2012
- Discuter avec un robot n’est pas aussi plaisant que de converser avec un humain
- En images : le robot Handle bientôt dans les entrepôts (ou presque)
- Les robots Spot font leurs premiers pas dans l’industrie
- Les îles coralliennes ne sont pas condamnées à disparaître
- La sauvegarde des coraux passera par des engagements forts
- Les récifs coralliens : une richesse menacée à protéger