Il est courant de voir dans les entrepôts des véhicules autoguidés manipulant et déplaçant des marchandises, ainsi que des cobots ou robots mobiles aidant les opérateurs dans leurs tâches. Ce type de robotique permet de réduire le temps et les ressources consacrés à la récupération et au transport des articles dans l’entrepôt.
Elle permet aux opérateurs de se concentrer sur des processus plus complexes comme l’emballage et la préparation de colis fragiles. Mais pour combien de temps encore ? Une nouvelle génération de robots dotés d’intelligence artificielle et de flexibilité commence à apparaître.
Le meilleur exemple actuel s’appelle Stretch de Boston Dynamics qui, après un an de développement, sera déployé chez DHL au printemps 2022. L’opérateur a annoncé fin janvier 2022 qu’il allait investir près de 15 millions de dollars auprès de Boston Dynamics pour automatiser davantage les entrepôts en Amérique du Nord. Plusieurs robots Stretch seront intégrés dans différents entrepôts de DHL en Amérique du Nord au cours des trois prochaines années. Dans un premier temps, ces machines seront chargées du déchargement des camions.
Stretch ne ressemble pas trop aux robots humanoïdes (Atlas) et quadrupèdes (Spot) qui ont fait la réputation de Boston Dynamics. Équipé d’un bras massif, d’une pince munie de capteurs, d’un ensemble de ventouses et d’une base mobile omnidirectionnelle, Stretch peut transférer des boîtes pesant jusqu’à 23 kilogrammes de l’arrière d’un camion vers un tapis roulant à une vitesse de 800 boîtes par heure.
Un robot qui peut travailler 16 heures
Un opérateur pourrait faire la même chose, mais pas toute la journée, alors que Stretch peut tenir 16 heures avant de devoir être rechargé. Et ce type de manipulation est éprouvant pour le corps humain, surtout lorsque des boîtes lourdes doivent être déplacées depuis le plafond ou le plancher d’une remorque.
Selon Boston Dynamics, Stretch ne serait pas destiné à remplacer entièrement les. En général, il y a deux personnes qui déchargent chaque camion. Avec Stretch, l’objectif est de n’en avoir plus qu’une seule.
Pour relever ce défi, les chercheurs de Boston Dynamics ont passé plusieurs années à mettre au point un bras robotique performant. Mais surtout, certaines tâches qui semblent évidentes pour un être humain se révèlent complexes pour un robot.
Par exemple, devant un mur de cartons dans un camion, nous pouvons repérer d’un coup d’œil les dimensions d’un emballage pour savoir où le prendre. Pour un robot, être capable de savoir où s’arrête une boîte – ou une palette – et où commence une autre est un challenge.
Boston Dynamics indique que son robot sera opérationnel cette année. Ce n’est pas le premier galop d’essai du constructeur dans la logistique. En 2019, il avait présenté la version améliorée du robot Handle, un manipulateur mobile qui intègre à la fois des jambes et des roues, et une « queue » oscillante qui sert de contrepoids. Elle lui permet de s’équilibrer et de se déplacer de manière dynamique.
Source image de une : YouTube, capture d’écran de la vidéo de Boston Dynamics annonçant Stretch, et visible plus haut dans notre article.
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