Les projets de centrales solaires de plusieurs GW se multiplient partout dans le monde, principalement dans les zones désertiques de pays au fort taux d’ensoleillement. Parmi ces projets aux dimensions pharaoniques, certains sont déjà en activité (Bhadla, Midong, Al Dhafra) alors que d’autres sont encore au stade de projet et nous donnent rendez-vous en 2030. L’avenir du photovoltaïque semble radieux.
Dans le domaine de la production d’énergie solaire, des pays comme la Chine ou l’Inde, font sensation depuis plusieurs années. L’Inde, par exemple, accueille actuellement l’une des plus puissantes centrales solaires au monde. Situé en plein désert et visible depuis l’espace, le parc solaire de Bhadla s’étend en effet sur une superficie de 80 km², ce qui est énorme : c’est à peu près la taille de l’agglomération de Saint-Étienne Métropole ! À terme, le parc de Bhadla atteindra 2 245 MW.
Inde – projet hybride solaire-éolien Khavda / 30 GW
Si les dimensions du parc de Bhadla vous semblent colossales, attendez-vous à être surpris par l’ampleur des futurs projets solaires qui seront déployés en Inde. Le prochain projet d’ampleur, sera un parc hybride solaire-éolien implanté sur 538 km² de terres stériles, soit la taille de Lyon métropole ou cinq fois Paris intra-muros. Sa capacité atteindra 30 GW en 2027 et sa construction a déjà commencé puisque le premier GW a même déjà été mis en service.
Ces projets inédits sont néanmoins en accord avec les ambitions de l’Inde en matière d’énergie solaire dévoilées lors de la COP26 : atteindre 500 GW d’énergie renouvelable d’ici 2030.
Australie – projet SunCable / 6 GW
L’Australie se lance également dans la compétition en matière de fermes solaires géantes. Les plans d’un projet de ferme solaire de 120 km² viennent en effet d’être validés par les autorités australiennes. Mais ce projet, appelé SunCable, a une particularité : sur les 6 GW de capacité, un tiers de l’énergie produite servira à alimenter Singapour, via un câble sous-marin de 4 300 km de long !
La décision finale d’investissement sur le projet est attendue pour 2027. L’approvisionnement en électricité commencera, si tout se déroule bien, vers 2030.
Chine – projet Midong / 3,5 GW
Contrairement à SunCable, qui n’est pas encore sorti de terre, la ferme photovoltaïque de 3,5 GW du projet Midong, inaugurée en juin dernier, est déjà une réalité. Et le pays, qui est actuellement le premier producteur d’énergie solaire au monde avec une capacité de 180 GW, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Car un autre projet d’une tout autre dimension a été récemment annoncé. D’une capacité de 8 GW, la future ferme solaire d’Ordos s’étendra ainsi sur plus de 800 km² au cœur du désert de Kubuqi, en Mongolie intérieure (nord de la Chine).
Émirats arabes unis – centrale solaire d’Al Dhafra / 2GW
Présentée comme la vitrine solaire des Émirats arabes unis, la centrale solaire Al Dhafra a été inaugurée juste avant que le pays n’accueille la COP28. D’une superficie de 21 km², cette centrale située à 30 km d’Abou Dhabi est le fruit d’une collaboration entre EDF et le Chinois Jinko Power Technologie et compte 4 millions de panneaux solaires.
Par ailleurs, le pays entend poursuivre son développement de l’énergie solaire, avec d’autres projets d’envergure. On peut citer le projet de centrale solaire de 1,5 GW à Khazna, signé par EDF et Korea Western Power Co (Kowepo) et dont la livraison est prévue pour 2027 ou encore celui d’Al Ajban, de 1,5 GW lui aussi.
Du désert et des projets solaires en pagaille
On peut également citer le parc solaire de Benban en Égypte et ses 1,65 GW, le parc solaire Chill Sun (2,25 GW) aux États-Unis ou encore le futur parc solaire de Dukhan au Qatar (2 GW d’ici 2030).
Et quid de l’Amérique du Sud ? On dit que le continent sud-américain a tout le potentiel pour devenir le premier producteur d’énergies renouvelables du monde : d’ici 2030, le continent pourrait ainsi lancer plus de 319 GW de projets d’énergie renouvelable, solaire et éolien confondus.
Il faut dire que, selon les experts, le désert d’Atacama, dans le nord du Chili, posséderait le plus haut niveau d’irradiation solaire du monde, avec plus de 3 000 kWh/m2, faisant du Chili un Eldorado photovoltaïque.
À ce rythme, il ne restera bientôt plus beaucoup de zones désertiques dans le monde, ce qui soulève d’autres problèmes : l’impact sur la biodiversité, mais aussi un potentiel impact négatif sur le réchauffement climatique, si l’on en croit de récents travaux publiés dans la revue Nature !
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