Quelle innovation biotechnologique ne doit-on pas rater ce mois-ci ? Une luminescence verte pour compléter efficacement l'éclairage urbain.
En 2020, et en dépit des ralentissements dus à la pandémie, l’équipe de la start-up Woodlight obtient ses premiers résultats de luminescence chez des cellules végétales. Une réussite confirmée pour de bon en 2021, et qui vient couronner 5 années d’intense engagement de la part de ses fondateurs Rose-Marie et Ghislain Auclair. Prochaine étape : le prototypage sur une plante entière, en vue de permettre un balisage urbain écologique ainsi qu’une mise en lumière végétale dans les hôtels, restaurants et autres vitrines. Pour cela, « nous avons besoin de fonds pour recruter une spécialiste du domaine. Or, l’expertise a un prix… », indique Rose-Marie Auclair. Woodlight a donc ouvert le 15 novembre dernier une campagne de financement participatif sur la plate-forme Kriptown, offrant à chacun la possibilité d’obtenir des actions dans la société[1].
Luminescence : des cellules au végétal entier
Pour les deux docteurs en biologie génétique, l’aventure commence en 2016. Face à la pollution et au manque de verdure des grandes villes, une idée leur vient. « Comme les plantes absorbent le CO2, qui est un gaz à effet de serre, nous nous sommes demandé s’il ne serait pas possible de les rendre luminescentes », se souvient Rose-Marie Auclair. Le résultat serait une lampe 100 % verte : sans électricité et totalement recyclable ! Pendant deux années, les biologistes se forment et créent dans la foulée un laboratoire de biotechnologie de type fablab. Nous sommes alors en 2018 et la société Woodlight est officiellement fondée. Dès la fin de l’année, les premières preuves de concept font entrer la toute jeune start-up dans l’incubateur d’entreprises du Grand Est SEMIA. Les subventions qui en découlent mènent à l’embauche de trois précieux renforts dès 2019.
Les recherches passent alors de la mise en place du système de bioluminescence à son intégration dans des cellules végétales. L’équipe veut fournir à la plante Nicotiana – leur modèle – les gènes codant pour l’enzyme luciférase et le substrat luciférine. Et c’est la biochimie de l’interaction entre luciférase et luciférine qui est à l’origine du phénomène de luminescence. Son nouveau jalon technologique atteint, Woodlight vise désormais à produire un premier prototype visible d’ici mi-2024. « Pour la commercialisation il faudra encore attendre quelques mois afin de rendre les plants stériles, et ce pour éviter qu’ils ne se reproduisent de manière incontrôlée », précise Rose-Marie Auclair. Alors que de nombreuses villes pourraient se laisser tenter par l’offre de Woodlight pour seconder leur éclairage public, la start-up forme déjà des partenariats, comme avec Vhm dans la conception de mobiliers urbains adaptés à tous les usages. Rose-Marie Auclair présentera d’ailleurs au côté de son partenaire leur solution bioluminescente lors du Salon des Maires, qui se tient du 22 au 24 novembre prochain à la Porte de Versailles.
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