Selon le service Copernicus pour le changement climatique (C3S), le programme européen d’observation de la Terre, les températures moyennes 2016-2020 sont les plus élevées jamais enregistrées au niveau mondial. Elles s’élèvent à +1,2°C au-dessus de la moyenne de 1850-1900. Le réchauffement a été particulièrement important en Europe sur l’année 2020. Le vieux continent a connu des températures record cet hiver : +3,4°C par rapport à la moyenne 1981-2010 et environ 1,4°C de plus que le record précédent.
« L’analyse de l’interaction de variables telles que la température, la glace de mer, les précipitations, le débit des rivières ou l’humidité du sol souligne l’importance de surveiller toutes les parties de notre système climatique, afin de comprendre les tendances climatiques changeantes, avec une traçabilité jusqu’aux données originales », souligne Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus.
Plusieurs records climatiques battus en Europe
En février 2020, plusieurs épisodes de fortes pluies ont eu lieu dans une grande partie de l’Europe. Ils ont alors entraîné des précipitations supérieures à la moyenne. Puis, dans le nord-ouest de l’Europe, ce phénomène a été suivi par l’un des printemps les plus secs des 40 dernières années. Résultat : le débit moyen des cours d’eau en avril et mai a été le plus faible jamais enregistré depuis 1991.
Les bouleversements climatiques se sont succédé en Europe au cours de l’année. Les épisodes caniculaires durant l’été, bien que moins intenses et moins longs que les années précédentes, ont touché différentes régions chaque mois. Et de nouveaux records de température ont été enregistrés en Scandinavie en juin et en Europe occidentale en août. En France, plusieurs records de température ont été battus pour le mois d’août. « L’année 2020 a connu le plus grand nombre d’heures d’ensoleillement en Europe depuis le début des relevés par satellite en 1983 », note le service Copernicus.
Début octobre, la tempête Alex a provoqué des précipitations records. Le temps n’était plus aux faibles débits. La tempête a entraîné un débit fluvial supérieur à la moyenne dans une grande partie de l’Europe occidentale. Et les inondations ont gagné plusieurs régions.
L’Arctique particulièrement touchée
Selon le service Copernicus, 2020 a été de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée en Sibérie arctique. Les records ont été pulvérisés : le mercure a dépassé la moyenne 1981-2010 de 4,3°C. C’est 1,8°C de plus que le précédent record. Les incendies de forêts y ont aussi connu des niveaux records. Dans le nord de la Sibérie et dans les régions adjacentes de l’Arctique, la hausse des températures a été particulièrement importante. Là, les températures maximales et minimales ont atteint jusqu’à 6°C et 9°C au-dessus de la moyenne.
Pour l’ensemble de l’Arctique, 2020 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée. La température de l’air a dépassé la moyenne de 2,2°C. Si le début de l’année a été plus froid que la moyenne dans de grandes parties de l’Arctique, les records de températures observés durant l’été et l’automne ont compensé cette situation.
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