Le cœur de la technologie de Storedot repose sur une structure nanométrique tridimensionnelle de 2 nanomètres de diamètre. Ces nanostructures sont les premiers nanocristaux bio-organiques à base de peptides (chaîne d’acides aminés) de synthèse. Ils peuvent être synthétisés à partir d’une large gamme de matières premières bio-organiques disponibles, peu chers à fabriquer et non toxiques.
L’une des applications phares de cette nouvelle technologie, présentée lors de la conférence Think Next de Microsoft, est la possibilité de recharger une batterie de smartphone en moins de 30 secondes. Ces nanostructures ont en effet la capacité de stocker rapidement des électrons, avant de les libérer, plus lentement . Ces nanostructures éliminent ainsi les composants toxiques habituellement présents dans les batteries.
Pour expliquer son invention, StoreDot parle d’une électrode multifonctions. Elle agit en effet comme un supercondensateur se rechargeant très rapidement et comme une électrode au lithium se déchargeant lentement. Ces nanostructures augmentent donc la capacité des électrodes, mais aussi les performances de l’électrolyte. Expliqué simplement, StoreDot a créé une sorte de « tampon » qui stocke le courant électrique fourni par une prise sur une période d’une trentaine de secondes. Les nanostructures transmettent ensuite lentement ces électrons aux électrolytes. A terme, la société prévoirait même de se passer complètement de lithium pour ses batteries.
Si le prototype actuel est de la taille d’une batterie d’ordinateur portable, Storedot travaille sur sa miniaturisation. Avec déjà plusieurs dépôts de brevets à son actif et plusieurs autres en attente, ainsi que des discussions en cours avec Samsung, la société espère débuter la commercialisation de certains produits d’ici 2015-2016.
Des nanostructures aux propriétés multiples
Ces nanostructures possèdent plusieurs autres propriétés intrinsèques multifonctionnelles. Par exemple, ils peuvent être fabriqués en différentes couleurs et émettre dans le spectre visible une matrice riche en couleurs. Ils peuvent ainsi remplacer des métaux toxiques comme le cadmium dans les écrans de smartphones, de télévision ou d’ordinateurs.
L’équipe de StoreDot teste déjà le rétro-éclairage bleu avec des nanostructures à la fois pour des écrans LCD et OLED. La société pourrait donc d’ores et déjà travailler sur les nouveaux écrans des grands constructeurs. Samsung serait d’ailleurs déjà sur le coup ! Sans composés toxiques, ces futurs écrans seront aussi flexibles. De plus, la société affirme que sa technologie permet 80 % d’économies d’énergie par rapport aux technologies d’écrans actuelles.
Enfin, leur biocompatibilité leur permet d’être aussi utilisables en nano-médecine. Un jour, ils pourraient remplacer les métaux comme l’or ou l’argent, actuellement nécessaires pour pénétrer les membranes cellulaires et délivrer une matière active !
La recharge se fait en 30 secondes chrono, voir en vidéo !
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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