Pour la première fois, une équipe de scientifiques a incorporé des nano-ordinateurs à ADN dans le corps d'insectes, en l'occurrence des cafards, pour voir s'ils pouvaient prévenir des maladies.
Le cancrelat souffre d’une mauvaise réputation. Il est associé au manque d’hygiène, il fait peur et en sus, il n’est pas très intelligent. Pourtant ces bêtes qui peuplent les recoins sombres de nos foyers sont des cobayes fréquemment employés pour la recherche médicale. Dernièrement, on lui a d’ailleurs implanté des nano-ordinateurs à ADN.
Pour rappel, l’ordinateur à ADN est l’un des pans de recherche considéré comme l’un des plus prometteurs pour faire office d’ordinateur du futur. Encore peu connus du grand public, ces ordinateurs sont, de par leur nature, très éloignés des ordinateurs conventionnels qualifiés de machines électroniques. « Ce sont des fragments de brins d’ADN que l’on peut en quelque sorte ‘coder’. Ils sont capables d’interagir entre eux mais aussi avec leur environnement pour ensuite adopter un certain comportement. » Or comme l’a mis en évidence Leonard Adlerman, éminent scientifique américain, l’ADN peut effectuer des calculs complexes.
Dans le cas présent, les scientifiques espèrent faire évoluer la médecine à un tout autre niveau. En effet, en affublant les cafards de nano-ordinateurs à ADN, ils souhaitent vérifier que ceux-ci ont la capacité de prévenir voire de guérir toutes sortes de maladies. Diagnostiquer et traiter de l’intérieur, en quelque sorte. Ils partent du principe que l’ordinateur à ADN contient des brins d’ADN et qu’en les ouvrant au moment propice, ils pourraient agir localement et directement sur les maladies. En un temps-record cela va sans dire et avec « une sophistication sans précédent » comme l’affirme le bio-ingénieur Daniel Levner du Wyss Intitut (Université d’Harvard).
Il est clair que cette technologie, si les tests devaient être concluants, pourrait révolutionner l’avenir de la médecine. Mais pour le moment, les expériences sont en cours. La fonctionnalité des ordinateurs à ADN au sein d’une créature vivante n’a pas encore été démontrée. Par la suite, l’objectif est de passer à de plus gros testeurs… Des mammifères dans les cinq années à venir, selon l’équipe en charge du projet.
Par Sébastien Tribot
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