Tous les sites de e-commerce et les retailers mettent en avant différents arguments pour séduire les internautes. En particulier, la rapidité de la livraison. Pour relever ce défi, ils doivent optimiser leur chaîne d’approvisionnement (ou supply chain). L’intelligence artificielle permet notamment de mieux gérer les stocks et les itinéraires des livreurs.
« Livraison gratuite en 24 h en point-relais » pour Zalando, « Livraison express et gratuite » avec la carte Fnac+, « Livraison le soir même » pour Amazon dans certaines grandes villes… Les sites d’e-commerce se livrent une guerre sans merci. Et leur capacité à livrer le plus rapidement possible est devenue l’un de leurs principaux arguments.
Si les prix attractifs et l’optimisation de l’expérience client restent déterminants, le nerf de la guerre commerciale est de maîtriser ses stocks. Mais la variabilité de la demande, devenue plus forte et moins prévisible ces dernières années, est un vrai casse-tête pour les entreprises ! Cette perte de visibilité, combinée aux nouvelles opportunités de marché, rend le pilotage de l’activité industrielle et logistique de plus en plus difficile à maîtriser.
Et la pandémie du Covid-19 a mis en lumière les points faibles de la chaîne d’approvisionnement (ou supply chain en anglais) de nombreux secteurs d’activité.
Certes, la situation était exceptionnelle et donc impossible à anticiper. Résultat, de nombreux produits étaient en rupture de stock ou pas prioritaires. Cependant, cette crise sanitaire a révélé la trop grande dépendance (surtout dans le domaine du frais) vis-à-vis du personnel saisonnier et que la gestion en flux tendu oblige les entreprises à bénéficier d’une vue complète de leur inventaire, mais également de celui de leurs partenaires.
Tous les grands sites intègrent en effet une market place permettant à des indépendants ou des petits fournisseurs de vendre leurs produits. Si cette intégration permet aux sites d’e-commerce d’élargir leur offre, elle les oblige à suivre de près leurs partenaires pour qu’ils ajustent en temps réel leurs offres en fonction de leurs stocks. Autre casse-tête, les géants du e-commerce exploitent des centaines d’entrepôts répartis dans le monde.
« Aujourd’hui, nous avons besoin d’aller au-delà du calcul de la demande mensuelle sur un article. Nous devons être capables d’exploiter une multiplicité de données pour tendre vers une hyper-segmentation sur la demande et les produits. La gestion de la supply chain entre dans une nouvelle ère de par la finesse de gestion et même l’automatisation de certaines actions répétitives simples de pilotage », explique Laurent Penard, président de Citwell, un cabinet de conseil en management spécialisé notamment en supply chain.
D’où la nécessité de déployer des solutions d’intelligence artificielle (IA) afin d’évaluer les tendances et être capables de répondre à des pics soudains d’activité.
L’IA peut générer deux types de gains en supply chain :
- l’amélioration du service au client ou même le développement de nouveaux services ;
- l’amélioration de la performance opérationnelle (productivité, qualité, stocks, fin de vie…).
Pour atteindre ces deux objectifs, l’IA doit être capable d’extraire les informations les plus importantes, de les structurer et de les classer de manière automatique. Dans certains entrepôts, tous les mouvements effectués par des robots autonomes ou des opérateurs sont analysés en temps réel. Selon DHL, l’utilisation de chariots élévateurs autonomes a « atteint un niveau de maturité ».
Afin de ne pas perdre de temps dans les livraisons, les informations les plus récentes concernant le trafic sont interprétées pour corriger les trajets en temps réel et définir les meilleurs itinéraires. Toutes ces données sont ensuite intégrées à l’ordinateur de bord des camions.
Mais seulement 12 % des professionnels de la chaîne d’approvisionnement affirment que leur organisation utilise actuellement l’intelligence artificielle (IA) dans leurs opérations, selon le dernier rapport annuel du Material Handling Industry (MHI) (principale association professionnelle représentant l’industrie de la manutention et de la logistique).
Les résultats de cette étude menée auprès d’un millier de professionnels montrent que l’intégration de l’IA progresse très lentement. Les impacts de la crise sanitaire sur les livraisons devraient encourager ces professionnels à passer la vitesse supérieure puisque 60 % indiquent qu’ils s’appuieront sur l’IA d’ici cinq ans.
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