La Nasa juge "réalisable" l'objectif que lui a fixé la Maison blanche d'envoyer des Américains sur la Lune dès 2024, a assuré mardi Jim Bridenstine, le patron de l'agence spatiale américaine, confirmant qu'elle aura besoin de "20 à 30 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans" pour y parvenir.
Saisissant l’opportunité du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (région parisienne), Jim Bridenstine est venu expliquer le projet américain d’envoyer à nouveau des humains sur la Lune dont pour la première fois une femme, dès 2024. Un calendrier accéléré qui a dérouté certaines agences spatiales, prêtes à coopérer à ce grand retour.
« C’est important d’accélérer car il y a deux risques pour une agence spatiale. Le premier est technique et la Nasa et ses partenaires savent bien se débarrasser de ce risque », a-t-il dit lors d’une table-ronde avec les chefs des principales agences spatiales mondiales (Chine comprise), organisée par l’agence française Cnes.
« Le second risque est le risque politique, celui qui nous a empêchés d’être sur la Lune actuellement (…). Plus les programmes sont étalés dans le temps, plus vous risquez des changements de priorités, de budget, de Congrès », a-t-il argumenté. « Donc si vous voulez vous débarrasser de ce risque politique, vous devez aller plus vite. En 2024 nous aurons une femme et un homme sur la Lune. Et en 2028, nous y serons de façon durable ».
Alors que Barack Obama avait annulé en 2010 l’ambitieux programme Constellation de son prédécesseur George W. Bush, qui prévoyait un retour des Américains sur la Lune, le président Donald Trump a signé en 2017 une directive demandant à la Nasa d’envoyer à nouveau des humains à la surface de notre satellite naturel. Dans un premier temps la date de 2028 a été fixée. Mais en mars dernier, la Maison blanche a brutalement accéléré le calendrier.
« C’est réalisable », a assuré Jim Bridenstine. La Nasa travaille depuis des années sur la mega-fusée SLS et le vaisseau Orion qui abritera les astronautes. Elle va aussi s’appuyer sur l’industrie privée pour fournir les éléments d’une mini-station en orbite lunaire.
Reste le gros problème de l’alunisseur, qui sera chargé de déposer les astronautes sur la Lune et les ramener ensuite à la station et qui n’a pas encore été financé.
« Les 20 à 30 milliards de dollars sur cinq ans représentent les sommes additionnelles dont nous avons besoin principalement pour cet +atterrisseur+ », a précisé Jim Bridenstine.
Mais le Congrès américain acceptera-t-il cette nouvelle demande budgétaire ? Le patron de la Nasa se dit « très » confiant.
« Je travaille chaque jour à bâtir un soutien bipartisan » (républicain mais aussi démocrate), déclare-il à l’AFP. « Nous voulons laisser ce projet en dehors de la politique », ajoute cet ancien représentant républicain de l’Oklahoma.
« Nous allons envoyer la première femme sur la Lune, et tout le monde, des deux côtés, est intéressé à ce que cela se réalise », assure-t-il.
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