À la surface d'Europe, l'un des 63 satellites de Jupiter, la température oscille entre -160 et -220° C. Pourtant des images prises par le télescope Hubble indiqueraient que des panaches de vapeurs d'eau ont émané de son pôle sud.
La banquise parsemée de failles qui constitue la surface d’Europe a toujours fasciné les scientifiques. Leurs observations les ayant rapidement conduit à supposer que l’intérieur du satellite abriterait de l’eau sous forme liquide… Sans pouvoir réellement le prouver.
Les clichés d’Hubble devraient donc balayer les doutes. Les jets de vapeur observés s’élèveraient de la surface glacée d’Europe à plusieurs centaines de kilomètres de hauteur selon une étude publiée par des chercheurs du Southwest Research Institute de San Antonio.
Ce phénomène résulterait vraisemblablement de l’influence gravitationnelle de Jupiter sur la surface d’Europe qui engendrerait de puissantes marées. L’énergie produite par ces marées se dégagerait sous la forme de chaleur suffisamment intense pour créer épisodiquement des brèches dans la banquise.
Or, d’après les observations des chercheurs, les brèches ne s’ouvriraient qu’au moment où Europe se trouve le plus éloigné de son orbite autour de Jupiter. Quoi qu’il en soit, voilà qui devrait attiser encore plus l’envie des chercheurs à se pencher sur le cas Europe et déclencher de futures missions spatiales. Car si l’eau est capable de faire surface d’elle-même, les travaux d’analyse – dispensés de la tâche fastidieuse du forage – n’en seraient que plus aisés.
En outre, la présence d’eau permettrait aux scientifiques de placer de bons espoirs dans l’idée de découvrir une vie sous la surface d’Europe. Et bien que les conditions paraissent extrêmes pour permettre à la vie de se développer, les scientifiques estiment que, tout comme au fond des océans terrestres, certaines espèces de microbes pourraient très bien exister.
Ce qui fait d’Europe l’un des quartiers spatiaux les plus propices à la vie extraterrestre; et donc, l’un des plus intéressants à étudier. Une sonde spatiale devrait être envoyée par l’Agence Spatiale Européenne d’ici dix ans pour collecter des informations à ce sujet (par prélèvement et analyse de l’eau supposée être présente sous la croûte glacée notamment). Elle n’entrera toutefois dans la sphère de Jupiter que vers 2030. Il va donc falloir être encore un peu patient.
Par Sébastien Tribot, journaliste scientifique
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