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Décryptage

Des drones pour surveiller les réseaux

Posté le par Pierre Thouverez dans Entreprises et marchés

Les drones, au service des réseaux, qu’ils soient électriques ou ferrés ? Pour les opérateurs de réseaux, les UAV permettent d’inspecter des milliers de kilomètres de câbles électriques, de lignes de trains ou de gazoducs, à moindre frais, plus efficacement et en toute sécurité.

Le gros de l’utilisation actuelle des drones dans l’industrie a lieu dans le cadre d’activités risquées et coûteuses, comme l’inspection de lignes à hautes tension et de réseaux électriques. Automatisés, les UAV permettent aux grands opérateurs français de réseaux d’inspecter des milliers de kilomètres d’installations sans arrêter leur exploitation, tout en réduisant les risques d’accidents, ainsi que le coût de leurs opérations de surveillance.

En embarquant une caméra et des capteurs, les drones permettent de capturer de nombreuses données, et de prendre des clichés haute résolution, afin de réaliser des cartographies ou des modélisations 3D – en toute sécurité. “Travailler sur un pylône haute-tension, c’est dangereux. Utiliser des drones, cela signifie une sécurité améliorée, en plus de pouvoir voler en permanence et d’analyser rapidement des milliers de kilomètres de câbles électriques”, indique Paul Guermonprez, ingénieur innovation chez Intel. Jusqu’ici, pour inspecter les lignes électriques d’une installation industrielle ou des réseaux de lignes à haute tension, “il fallait avoir recours à des hélicoptères, qui coûtaient chers, avec le risque d’un accident”, ajoute-t-il.

Inspecter… ou poser des câbles haute tension

Chez ERDF comme chez Bouygues Energies et Services, des drones permettent ainsi d’inspecter les pylônes ou lignes à haute tension à des fins de maintenance – plutôt que des avions ou des hélicoptères, qui coûtent cher. Idem chez EDF Énergies Nouvelles (ENR), qui utilise des aéronefs non habités pour surveiller des postes de transformation et contrôler les isolateurs défectueux.

Des drones peuvent même être utilisés, non plus pour simplement analyser, mais aussi pour poser des câbles haute-tension. “Au lieu d’utiliser un hélicoptère, qui coûte là encore très cher et qui pollue, on a recours à un drone, simple à utiliser, moins coûteux et avec un impact écologique moindre”, indique Paul Guermonprez. Ainsi, Bouygues Energies et Services, tout comme Engie IneoRHT, utilisent des drones pour dérouler des câbles en haut des pylônes haute tension.

Concernant l’analyse des milliers de kilomètres de câbles électriques, Rodolphe Jobard, directeur de l’opérateur Dronea, constate : “il y a un potentiel colossal, mais pour l’instant, la réglementation ne permet pas d’utiliser des drones de façon vraiment régulière, car ils ne peuvent voler en hors-vue pour des raisons de sécurité”. En outre, pour lui, les constructeurs d’hélicoptère, concurrencés, risque de contre-attaquer. “Mais peut-être se mettront ils eux-mêmes aux drones pour l’industrie, pourquoi pas ?”, questionne-t-il.

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Pylônes éléctriques photographiés par drone / Simonskafar / Licence CC / Pixabay

 

Des drones pour l’observation des voies ferrées et du trafic autoroutier

Depuis 2015, la SNCF a aussi recours aux drones (achetés ou construits sur mesure, et supervisés par un “pôle” dédié), pour inspecter les installations de son réseau ferré (rails, maintenance végétation, parois rocheuses menaçant de s’ébouler le long des voies, toitures de train ou de gares), effectuer des relevés topographiques pour le renouvellement des voies, et détecter des actes de malveillance (notamment le vol de câbles) – en soutien des équipes au sol. La compagnie ferroviaire envisage en outre d’utiliser des UAV pour les inventaires de ses entrepôts.

A noter que pour surveiller son réseau de voies ferrées et réaliser des cartographies, la SNCF bénéficie, contrairement à ERDF, d’une dérogation unique de la DGAC (direction générale de l’aviation civile), qui lui permet de faire voler certains drones (conçus par Delair-Tech) hors de portée de vue du pilote, jusqu’à 100 kilomètres. Il est ainsi possible de faire réaliser aux drones de longues missions, et ainsi de réaliser des inspections moins coûteuses, plus rapides et plus efficaces.

Les drones sont aussi utilisés pour surveiller un autre type de réseau : le trafic autoroutier. Ainsi, Vinci Autoroutes, qui gère plus de 4000 kilomètres d’autoroutes en France, a-t-il recours (pour le moment, ponctuellement) aux drones pour informer les usagers des conditions de circulation – via des prises de vues à visualiser “en direct et en continu”. Nom du service : “Drones Info Trafic”.

Observer les réseaux de gazoducs

Reste les réseaux de transport de gaz. Depuis 2014, GRTgaz, filiale d’Engie (ex-GDF Suez), expérimente l’utilisation de drones fabriqués par Delair-Tech, pour surveiller ses 30.000 kilomètres de gazoducs et de pipelines. Là encore, comme pour la SNCF, il s’agit de drones bénéficiant d’une dérogation, qui leur permet de survoler les réseaux en hors-vue.

Par Fabien Soyez

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Posté le par Pierre Thouverez


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