Il n’aura pas fallu longtemps pour franchir un second pas dans la fabrication de cellules souches via la technique du clonage. Le premier avait été réalisé en 2013 par l’équipe du Docteur Shoukhrat Mitalipov, grâce à qui des cellules souches embryonnaires avaient été produites en clonant des cellules de peau d’un bébé de huit mois. Moins d’un an plus tard, la même procédure s’applique à des cellules adultes.
Publiés dans Cell Stem Cell, ces travaux révèlent comment le Docteur Lanza, responsable scientifique de la société Advanced Cell Technology, et ses collègues ont travaillé sur les cellules de deux hommes âgés de 35 et 75 ans. Ils ont pris le noyau de leurs cellules de peau pour le transférer dans des ovocytes préalablement énuclées. Mais cette fois, les scientifiques américains et coréens ont laissé le noyau et l’ovocyte en contact pendant deux heures, contre seulement 30 minutes habituellement. Une différence qui pourrait sembler anodine, sauf que ce seul délai supplémentaire avant la stimulation devant aboutir à la division cellulaire suffit à basculer de l’échec à la réussite.
Procédant ainsi, l’équipe du Docteur Lanza a obtenu des cellules souches embryonnaires à partir du patrimoine génétique de ces deux donneurs adultes. Bien que l’expérience n’ait réussi que deux fois sur les 39 ovocytes stimulés, cette expérience prouve la possibilité de fabriquer des cellules souches embryonnaires à partir de donneurs adultes.
Cette première mondiale suscite un espoir aussi fort que les attentes thérapeutiques liées aux cellules souches embryonnaires sont importantes : remplacement d’organe, traitement de maladies neurologiques, guérison de handicaps…Le clonage thérapeutique fait en effet partie des techniques les plus prometteuses pour apporter des solutions à des pathologies aujourd’hui incurables.
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