Pour répondre aux nombreuses questions qui se posent quant à l’habitabilité de Mars, il est indispensable en premier lieu de mettre au point de nouveaux capteurs et instruments capables de détecter les caractéristiques atmosphériques et de la surface de la planète, expliquent ces scientifiques dont les travaux ont été publiés mardi dans la revue américaine Review of Scientific Instruments.
« Mars est un bon endroit pour développer nos connaissances sur des planètes similaires à la Terre et est de ce fait la cible de nombreuses missions de la Nasa et de l’Agence spatiale européenne (ESA) », relève Jose Angel Martín-Gago, professeur à l’Institut des Sciences des Matériels de Madrid, principal chercheur sur ce projet.
« Notre groupe s’est concentré sur la mission du robot américain Curiosity et met au point une station météorologique qui sera utilisée lors de futures missions d’exploration de la surface de Mars », ajoute-t-il.
En construisant ici sur Terre, dans une chambre à vide, des systèmes capables de reproduire l’environnement martien dont les températures, la pression atmosphérique, la composition de l’atmosphère et les radiations, ces chercheurs peuvent tester les instruments et détecteurs dans des conditions « réelles ».
Un chambre de simulation de Mars a déjà permis de tester certains capteurs météorologiques utilisés à bord de Curiosity, le robot qui s’est posé sur le sol martien en août 2013.
L’équipe travaille actuellement sur notamment la simulation de la poussière sur Mars.
« Nous simulons les effets de la poussière sur Mars –l’un des principaux problèmes de l’exploration planétaire– pour mieux comprendre comment les instruments fonctionnent quand ils sont empoussiérés », précise Jesus Sobrado, le scientifique chargé du développement technique.
Outre Mars, l’équipe a aussi conçu et construit des chambres à vide simulant les environnements d’autres planètes et même d’Europa, une des lunes recouverte de glace de Jupiter ainsi que de l’espace intersidéral et de régions interplanétaires.
Ces scientifiques travaillent actuellement avec la Nasa pour tester une nouvelle station météorologique dans le cadre de la mission Insight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) visant à placer un atterrisseur sur Mars pour étudier les profondeurs de la planète.
Ils testeront également les instruments du « Mars Environmental Dynamics Analyzer and Sign of Life Detector » , pour détecter surtout des signes de vie sur Mars, une mission prévue en 2020.
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