Les autorités fédérales américaines sont sur le point d'annoncer, le mois prochain, que toutes les voitures devront désormais contenir une boite noire, similaire dans l'idée et le concept à celles déjà présentes à bord des avions depuis les années 1960.
Une annonce prévue le mois prochain
Voilà une nouvelle qui risque de consolider les nombreux clivages présents entre les partisans de l’utilisation des données « personnelles » à des fins de sécurité publique et de justice équitable, et les réfractaires voyant (parfois à juste titre) Big Brother s’immiscer dans nos vies un peu plus chaque jour : le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, impliquée dans la définition et l’application des normes de construction des infrastructures routières et des véhicules routiers, doit mettre en place, courant juin, de nouvelles consignes de sécurité, impliquant notamment la présence d’un dispositif d’enregistrement de données de type « boite noire » à bord de tous les nouveaux véhicules.
Flight Data Recorder
Plus ou moins identique aux désormais familières boites noires embarquées à bord des avions depuis les années 1960, elle devrait, plus précisément, avoir de nombreuses ressemblances avec le « Flight Data Recorder » (FDR), l’enregistreur des paramètres de vol, car elle ne prendrait pas en charge l’enregistrement des voix, comme le fait l’autre boite noire embarquée, le « Cockpit Voice Recorder » (CVR).
Quelles devraient être les informations enregistrées par cette boite noire ?
Il semblerait que les données qui devraient être enregistrées par cette simili boite noire, d’après les informations affleurant ici et là sur la Toile, ne concerneraient que les quelques secondes précédant un accident de la route, et qu’elles soient les suivantes : la vitesse du véhicule au moment et juste avant l’accident, l’utilisation des freins, l’allumage ou non des phares, l’utilisation des ceintures de sécurité… les données, constituant un instantané du moment précédant l’accident, pouvant être retrouvées afin d’être analysées.
Qui pourrait avoir accès à ces données, et dans quels buts ?
On parle évidemment et en premier lieu des autorités publiques et de la police, dans le cas d’un accident de la circulation, afin d’en établir la chronologie, et d’établir quelles sont les éventuelles responsabilités en cas de délit ou de poursuites pénales. Les données pourraient aussi servir et être rendues disponibles aux compagnies d’assurance, qui pourraient eux aussi établir le partage des responsabilités lors d’un accident, à des fins « d’équité », avec toutes les guillemets que vous voudrez. Ils pourraient enfin servir aux constructeurs automobiles, leur permettant d’établir si un accident est du à une erreur de conduite, un événement extérieur ou un problème mécanique, et peut-être y remédier plus aisément, ou alors… se couvrir. Les conducteurs pourront aussi prouver qu’ils n’étaient pas en excès de vitesse au moment de l’accident.
Les dangers ?
Les principaux dangers résident dans le champ d’application et dans l’utilisation des données, ainsi que la durée de l’enregistrement. Sans parler de Big Brother, que se passerait-il si, à la sortie d’une autoroute, ou lors d’un contrôle de routine effectué par la police, on était en mesure d’examiner votre boite noire, et de vérifier que vous n’avez pas fait un excès de vitesse… trois heures plus tôt ? Il faudra aussi s’assurer que d’autres données personnelles ne seront pas enregistrées, comme l’éventuelle géolocalisation.
Moonzur Rahman
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