Des chercheurs de l'Institut Fraunhofer de technologie chimique (ICT) ont développé une batterie innovante à circulation d'oxydoréducteur (redox-flow). Ce type de batterie présente l'avantage suivant : lorsqu'elle est déchargée, l'électrolyte fluide à partir duquel elle fonctionne peut être simplement échangé contre un électrolyte neuf, ce qui nécessite autant de temps que de remplir un réservoir d'essence.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60602.htm
Pour relever le défi de faire circuler un million de véhicules d’ici 2020 en Allemagne, l’un des problèmes qui reste à régler est celui du stockage de l’énergie. L’une des solutions envisagées est l’utilisation d’accumulateurs lithium-ion ; cependant leur recharge dure actuellement quelques heures, ce qui représente une durée non négligeable pour les conducteurs. Les batteries à circulation d’oxydoréducteur représentent une alternative possible. « Ces batteries sont basées sur des électrolytes liquides. Il est donc possible de les recharger en quelques minutes dans une station : l’électrolyte déchargé est évacué et remplacé par un électrolyte chargé », explique Jens Noack, ingénieur à l’ICT. L’électrolyte qui a été déchargé à la station pourrait y être rechargé, par exemple via une éolienne ou une installation solaire.
Le principe de ces batteries n’est pas nouveau : deux électrolytes liquides contenant des ions métalliques, séparés par une membrane qui laisse passer les protons, circulent à travers des électrodes constituées de feuilles de graphite poreux. Lors de cet échange de charges, de l’électricité circule à travers les électrodes.Jusqu’à présent, les batteries à circulation d’oxydoréducteur présentaient un inconvénient : la quantité d’énergie qu’elles pouvaient stocker était beaucoup moins grande que celle stockée par les accumulateurs lithium-ion. L’autonomie des véhicules n’était ainsi que d’environ 25 km, soit le quart de celle des véhicules alimentés par les accumulateurs lithium-ion, ce qui multipliait la fréquence de recharge par 4. « Nous avons pu multiplier l’autonomie par quatre ou cinq, nous approchant ainsi de l’autonomie des véhicules alimentés par des batteries lithium-ion », continue Jens Noack. Le prototype d’une cellule existe déjà, et à présent les chercheurs allemands veulent assembler différentes cellules en une batterie, puis l’optimiser.Ce développement est mené en commun avec des chercheurs de l’Université de sciences appliquées Ostfalia à Wolfenbüttel et Brunswick. Moteurs électriques et moyens de stockage y sont testés sur des véhicules modèles à l’échelle 1/10 (soit d’une taille d’un dixième de celle de véhicules usuels). Une batterie à circulation d’oxydoréducteur a déjà été intégrée dans un véhicule modèle et sera présentée du 13 au 15 octobre 2009 lors du salon eCarTech à Munich. Dans les années à venir, les chercheurs de l’ICT comptent intégrer la nouvelle batterie à plus grande autonomie dans un véhicule.
Source :
BE Allemagne numéro 452 (23/09/2009) – Ambassadede France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60602.htm
Nadia Heshmati est rédactrice pour les Bulletins électroniques de l’ambassade de France en Allemagne.
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