Selon une étude publiée récemment dans le magazine Auto Plus, les embouteillages ont repris de plus belle dans les villes françaises. Pour établir ce classement, Auto Plus s’est appuyé sur les données recueillies sur le mois de septembre dernier par TomTom, via les GPS et téléphones portables, et les a comparées avec septembre 2020. Rennes arrive en première position. Résultat, ses habitants ont perdu 18h05 en septembre 2021, soit 3h31 de temps de plus pour se déplacer qu’en 2020.
En deuxième position : Marseille, avec 17h22 perdues, soit 1h49 de plus que l’an passé, suivi de près par Bordeaux avec 16h59, soit 3h54 de plus que l’an passé. Contrairement à une idée reçue, la capitale n’arrive qu’à la 7e place !
La solution pour perdre moins de temps ne serait-elle pas de monter à bord d’un bateau-taxi ? Comparé aux routes, l’environnement des canaux est plus facile à « gérer » pour un véhicule autonome : la circulation n’est pas aussi dense que sur une nationale, la vitesse est limitée (en France, elle varie entre 6 à 8 km/h sur les canaux, et 10 à 15 km/h sur les rivières, mais elle peut être réduite dans certains secteurs) et il n’y a pas de risques de rencontrer un piéton ou un cycliste…
Des taxis volants aux taxis autonomes
L’idée de bateaux-taxis n’est pas récente. Elle a donné lieu à de nombreux projets plus ou moins sérieux. Le dernier en date est celui des taxi-volants sur l’eau SeaBubbles. La production en série était prévue pour cette année pour répondre aux demandes de différentes villes, dont Paris, Dubaï, Venise, Zurich… Mais les bateaux ne sont jamais sortis. Aux dernières nouvelles, SeaBubbles a été rachetée en décembre 2020 par Mediapps Innovation, un fonds lyonnais.
Le projet du MIT s’intéresse de son côté aux bateaux autonomes. La conception des Roboats remonte à 2015. À l’époque, il s’agissait de petits bateaux de la taille d’une boîte à chaussures pour créer des structures aquatiques autoassemblées comme des ponts. Cinq ans plus tard, le MIT disposait d’une version suffisamment grande (4 m sur 2 m) pour supporter un humain.
Nouvelle étape cette année avec une démonstration publique à Amsterdam ce mois-ci. Pour l’instant, il n’y a qu’un bateau. Alimenté par batterie (10 heures d’autonomie), il navigue sur les canaux en utilisant un lidar [système optronique permettant de détecter les objets environnant le véhicule, NDLR] pour se localiser sur une carte préexistante, des caméras et des capteurs à ultrasons pour détecter et éviter les collisions avec des objets, tels que des ponts, des piliers et d’autres bateaux.
Lorsque le système capte un objet « non identifié », comme un canoë, l’algorithme signale l’objet comme « inconnu ». Lorsque l’équipe examine plus tard les données collectées de la journée, l’objet est sélectionné manuellement et peut être étiqueté comme « canoë ». Mais pour éviter tout risque d’accident, un opérateur à terre surveille le Roboat à distance depuis un centre de contrôle. À terme, il pourrait surveiller plus de 50 unités Roboat.
D’ici la fin de cette année, le MIT espère mettre à l’eau deux bateaux. Le MIT travaille aussi sur un projet de cargo qui pourrait être utilisé pour l’enlèvement des déchets.
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