Il aura fallu 140 000 quasars pour mesurer l’expansion de l’Univers lorsqu’il n’avait qu’un quart de son âge actuel.
Une équipe internationale incluant des chercheurs du CEA et du CNRS vient de réaliser la mesure la plus précise à ce jour du taux de l’expansion de l’Univers. En combinant deux analyses, l’une portant sur la distribution de gaz d’hydrogène d’où découle la mesure des distances dans l’Univers jeune et l’autre comparant la répartition des quasars avec cette distribution du gaz d’hydrogène, les scientifiques ont établi que l’expansion de l’univers il y a 10,8 milliards d’années possédait un taux équivalent à celui d’aujourd’hui.
Ce résultat, qui vient d’être présenté lors de la précédente réunion de la société américaine de physique, prouve que la décélération de l’expansion de l’Univers dans sa jeunesse a été compensée par une accélération.
Les astronomes ont utilisé comme outil d’observation le baryon oscillation spectroscopic survey (BOSS), grâce auquel l’analyse de 14 000 quasars avait abouti à des cartographies 3D de l’Univers, puis celle de 48 000 quasars avait révélé l’existence d’inhomogénéités de l’Univers primordial. En considérant 140 000 quasars, les scientifiques ont franchi une étape de plus dans la connaissance de notre passé. Le principe de la mesure repose sur le fait que la lumière des quasars très éloignés est absorbée par les régions de l’Univers les plus denses en hydrogène gazeux. L’instrument BOSS est alors capable de détecter les pics d’absorption correspondants pour déterminer la position des nuages d’hydrogène et ainsi définir une carte. En répétant cette mesure pour différents âges de l’Univers, il devient possible de calculer les taux d’expansion.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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