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Défi rien de neuf : changer de regard sur la consommation

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

Zero Waste France a lancé en 2018 la première édition de son défi «Rien de neuf». Le défi s’est renforcé en 2019 avec près de 30 000 participants. L’association dresse un premier bilan pour comprendre les freins à la réduction des achats d’objets neufs.

«Acheter le moins d’objets neufs pendant un an», hors alimentaire, hygiène et cosmétique, voici l’objectif du défi «Rien de Neuf». Alors que près de 35 000 participants sont aujourd’hui inscrits sur la plateforme riendeneuf.org, Zero Waste France dresse un premier bilan des freins et leviers à la baisse des achats d’objets neufs. En fin de compte, 66% des participants estiment qu’il est simple d’essayer d’acheter le moins d’objets neufs possible. Dans 80% des cas, ils l’achètent tout simplement d’occasion. Dans 19% des cas, ils renoncent à l’achat et trouvent une solution alternative. Ils privilégient alors le don de la part de proches, dans des boîtes à dons et sur les plateformes en ligne. Ils testent la réparation des produits électroménagers et des vêtements, l’emprunt des outils de jardinage et de bricolage à leurs voisins ou leurs proches et la fabrication maison. Ils empruntent les objets culturels en bibliothèques et ludothèques, privilégient la location pour les moyens de transport et d’autres objets.

Apprendre pour réduire son empreinte écologique

Tout au long du défi, un espace personnel permet, grâce à une étude de l’Ademe, de mesurer les quantités de ressources économisées en évitant d’acheter du neuf. On y apprend par exemple qu’un smartphone nécessite 183 kg de matières premières et a une empreinte carbone de 27 kg équivalent CO2. «Les participants achètent moins d’objets inutiles, en jettent beaucoup moins, sont plus soigneux», se félicite Zero Waste France. Le défi «Rien de neuf» est poussé par la participation des femmes. Elles ont principalement entre 25 et 40 ans, vivent en couple (45%), en famille (32%) ou seules (23%), dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants.

Les deux motivations principales restent la réduction de son impact environnemental et le besoin d’un cadre de façon à aligner son comportement de consommation avec sa sensibilité environnementale. En plus, participer au défi permet de faire des économies, de donner du sens à sa consommation et de créer du lien social. Le défi offre en effet l’entraide et le partage d’informations nécessaires pour changer de comportement : plus de 350 interactions par jour ont été recensées et analysées. «Cet espace leur permet de trouver la compréhension et l’écoute qu’ils et elles ne trouvent pas toujours dans leur entourage», assure Marine Foulon, coordinatrice du défi.

Des freins psychologiques au changement

La société tourne autour de la consommation. En conséquence, se passer de neuf comporte de nombreux freins à surmonter, qu’ils soient techniques ou psychologiques. «Les alternatives au neuf demandent de l’organisation, du temps et de l’anticipation», prévient Zero Waste France. Les difficultés à acheter d’occasion portent notamment sur le manque de disponibilité des produits et de structures proches. Les freins psychologiques à l’achat d’occasion sont nombreux : peur de l’arnaque, méfiance vis-à-vis de la propreté ou de la sécurité pour certaines typologies de produits comme les sièges auto, les textiles ou les casques. Vis-à-vis de la réparation, les freins portent sur le manque de confiance en soi ou envers les professionnels et le manque d’outils spécifiques à disposition pour réparer soi-même. La peur d’être redevable ou de déranger peut empêcher de demander de l’aide et de préférer la location lorsqu’elle n’est pas trop chère.

Lorsque l’on considère les barrières psychologiques, la plus grande contrainte reste le regard des autres, notamment de son entourage proche. «Offrir un cadeau d’occasion et refuser un cadeau neuf ou exiger un cadeau immatériel ou d’occasion restent une des difficultés majeures du Défi, relève Zero Waste France. Certaines personnes préfèrent ainsi garder leur engagement pour elles face au peu de personnes concernées par les problématiques environnementales dans leur entourage.»

L’enquête relève l’importance de promouvoir et développer les alternatives au neuf partout en France. A l’instar des Repair Cafés (ateliers de réparation d’objets) ou des ludothèques, ces alternatives peuvent également être des espaces dans lesquels partager des objets et des idées. Enfin, Zero Waste France souligne la nécessité d’aider les citoyens à se réapproprier des savoirs et compétences comme la réparation d’objets et vêtements. En 2020, le défi «Rien de neuf» continue et accueille de nouveaux participants.

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Posté le par Matthieu Combe


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