Le cabinet Altares vient de publier son observatoire des défaillances d’entreprises en France au 3e trimestre 2017. « Le nombre trimestriel de défaillances d’entreprises est tombé sous le seuil des 11.000 pour la première fois en dix ans », se félicite Thierry Millon, Directeur des études Altares. C’est aussi 2.095 défaillances en moins qu’au deuxième trimestre 2017. Avec 33.800 emplois menacés par les procédures judiciaires, « le nombre d’emplois menacés est également le plus faible de la décennie », précise l’étude d’Altares. C’est 22.000 de moins qu’il y a trois ans et 6.700 de moins qu’au trimestre dernier.
La reprise pour les TPE et les grosses entreprises
Dans le détail, 7.460 entreprises (- 5,0 %) ont été placées en liquidation judiciaires. 3.150 sont en redressement judiciaire (- 5,1 %) et 220 (- 13,4 %) sont en sauvegarde. « La reprise économique est vraiment là, mais pour encore trop d’acteurs financièrement, la crise couve toujours », observe Thierry Millon. Pour redonner de la confiance aux agents économiques, il faudrait notamment inverser la tendance sur les retards de paiements. Car ceux-ci sont en cause dans nombre de défaillances. « Les deux tiers des clients allemands payent leurs fournisseurs à l’heure, c’est l’inverse en France », note Thierry Millon, notamment durant les congés d’été et en fin d’année. Mais lorsque la trésorerie fait trop longtemps défaut à une TPE, les procédures judiciaires arrivent vite.
Les plus fortes défaillances portent ainsi sur les petites entreprises : 75% concernent celles de moins de 3 salariés. Néanmoins, la baisse est importante, de 6,7%, identique à celle du deuxième trimestre. Pour les TPE de 3 à 9 salariés, le nombre de défaillances reste stable (-0,1%), tout comme pour celles de 50 à 99 salariés. Cette dernière catégorie était en croissance de 35% au second semestre. La baisse est de 3% pour les entreprises entre 10 et 49 salariés. Enfin, les plus grosses entreprises, de plus de 100 salariés, confirment leur reprise (-23%), alors qu’elles étaient en hausse de 11% au trimestre dernier.
Des différences régionales et selon les secteurs
Les régions observant les meilleures dynamiques de reprise sont les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et les Pays-de-la-Loire. Ces territoires « enregistrent un nombre de défaillances au plus bas sur dix ans », note Altares. Et la Normandie est « au plus bas sur huit ans ». À l’opposé, les défaillances augmentent en Bourgogne-Franche-Comté (+5,7%), en Centre-Val-de-Loire (+5,6%) et en PACA (+3,4%). La Guadeloupe est en très mauvaise posture, avec 56 défaillances d’entreprises, alors qu’elle n’en avait enregistré que 5 au deuxième trimestre.
Certains secteurs profitent de la reprise économique. Les défaillances d’entreprises baissent fortement dans le secteur de la construction et de l’immobilier, de l’industrie, notamment l’agroalimentaire. Mais aussi dans l’habillement, la restauration traditionnelle, les salons de coiffure, les services d’architecture et d’ingénierie. En revanche, les services de soin de la personne et l’optique, l’hébergement, le conseil en communication et gestion, la programmation informatique sont en hausse. Les taxis, les infirmiers et les sages femmes souffrent particulièrement.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Dans l'actualité
- Innovation en 2015 : où en sont les entreprises françaises ?
- Emissions de CO2: les entreprises françaises s’améliorent mais pas suffisamment
- Innovation : les entreprises françaises et allemandes à front renversé
- Le management sans manager, une pratique novatrice dans les entreprises françaises ?
- Les grandes entreprises françaises sont-elles encore en position d’innover ?
Dans les ressources documentaires