LSST verra sa première lumière en 2019 et sera pleinement opérationnel en 2022. Ce télescope de 8,4 mètres de diamètre photographiera le ciel de manière systématique durant dix ans et permettra de réaliser un film en trois dimensions de tout l’Univers visible. Il permettra également de mesurer avec une précision inégalée les quantités physiques associées à la matière et à l’énergie noire, pour nous aider à mieux comprendre la structure même de l’Univers : on parviendra ainsi à déterminer la position précise de plus de 10 milliards de galaxies (soit dix mille fois plus qu’aujourd’hui).
La caméra numérique la plus puissante au monde
A l’aide d’une caméra numérique comptant 3,2 milliards de pixels — la plus puissante au monde — et grâce à une conception inédite à trois miroirs, LSST permettra aux scientifiques d’étudier une vaste zone du ciel, jusqu’alors inaccessible. Sa conception lui permettra d’observer les objets célestes alors qu’ils changent ou se déplacent et donnera ainsi accès à des phénomènes fugaces telles les explosions d’étoiles ou le passage d’astéroïdes.
Le télescope pourra détecter et cataloguer des milliards d’objets dans l’Univers, les observer dans le temps et livrer ces informations — soit plus de 30 téraoctets chaque nuit — aux astrophysiciens du monde entier. De plus, la caméra numérique fournira un nouvel éclairage sur l’énergie noire, dont les chercheurs ont conclu qu’elle accélère l’expansion de l’Univers. LSST sondera les profondeurs de l’Univers, et créera ainsi une base de données unique regroupant des milliards de galaxies.
LSST est un projet en partenariat public-privé regroupant pour sa construction trois pays : le Chili, où sera situé le télescope, les Etats-Unis, via notamment la National Science Foundation (NSF) et le Department of Energy (DoE), et la France, représentée par le CNRS. Les équipes françaises participent à la construction de la caméra et se mobilisent fortement pour le traitement des données issues du télescope.
Situé à 2 700 m d’altitude, le site du Cerro Pachón a été choisi dès 2006 pour son ciel sans nuage, son faible niveau de pollution lumineuse et son climat sec, mais aussi pour la présence des infrastructures nécessaires liées à deux autres télescopes d’envergure déjà installés, le Gemini Sud et le Southern Astrophysical Research Telescope (SOAR).
Les laboratoires français impliqués dans LSST :
- Astroparticule et cosmologie (CNRS/Université Paris Diderot/CEA/Observatoire de Paris)
- Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS
- Centre de physique des particules de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université)
- Laboratoire de l’accélérateur linéaire à Orsay (CNRS/Université Paris-Sud)
- Laboratoire des matériaux avancés (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1)
- Laboratoire de physique corpusculaire de Clermont-Ferrand (CNRS/Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand)
- Laboratoire de physique nucléaire et de hautes énergies à Paris (CNRS/UPMC/Université Paris Diderot)
- Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie à Grenoble (CNRS/Université Joseph Fourier/Grenoble INP)
- Laboratoire Univers et particules de Montpellier (CNRS/Université Montpellier 2)
Source : cnrs
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