OPOPOP. C’est l’acronyme joyeux du projet très sérieux d’utiliser de l’ozone pour dépolluer les eaux, signifiant Optimisation des paramètres d’ozonation en phase liquide des polluants multiples de sites pollués. Pour y arriver, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) s’est associée à l’Institut polytechnique LaSalle de Beauvais. Lancé en 2010, ce projet aura consisté à mettre en place une unité pilote sur le campus même de l’Institut. Un choix géographique évident puisqu’ il existait déjà un générateur d’ozone.
L’ozone est un dépolluant bien connu et très efficace. Malheureusement, l’utiliser nécessite de nombreuses précautions liées au fait qu’il s’agit d’un gaz. Le principe de la technique travaillée par les deux partenaires n’est d’ailleurs pas similaire aux autres techniques et ne consiste pas en un traitement in situ de nappes. Il s’agit au contraire de remplacer certaines étapes du traitement séquentiel des eaux pompées. Le dispositif consiste en une colonne de sept mètres de haut à l’intérieur de laquelle sont injectées les eaux polluées. L’ozone, produit sur place à partir de l’oxygène de l’air, est injecté à contre-flux en circuit fermé. Le dispositif peut traiter 400 litres d’eau en dix minutes.
Le projet OPOPOP arrivant à son terme, l’heure est au bilan. Celui-ci est très positif puisque les équipes ont prouvé être capables de maîtriser tout le processus, sans aucun rejet d’O3 et en toute sécurité. De plus, de nombreux polluants sont traités efficacement : les phénols sont dégradés, les solvants chlorés déchlorés, les solvants polaires dépollués… « Le système a été optimisé pour traiter simultanément jusqu’à 25 molécules différentes », a précisé Olivier Pourret, enseignant-chercheur en géochimie à LaSalle-Beauvais à nos confrères du Monde.fr.
Valider cette technique de dépollution en eau pompée à base d’ozone a coûté 600 000€, assumés à parts égales entre l’Institut LaSalle et l’Ademe. Une étude économique est actuellement en cours pour valider la viabilité de cette approche. « Nous maitrisons un processus qui peut remplacer une ou deux séquences de la dépollution en eau pompée. Bien que plus coûteux, avec un rendement épuratoire supérieur à certaines étapes standards, en remplacer plusieurs devient économiquement avantageux » précise Roland Marion, en charge des recherches sur les traitements d’eau à l’Ademe.
Les acteurs ne cachent pas leur volonté d’aller plus loin. Les prochaines étapes seraient par exemple de créer un dispositif mobile, ou encore de s’attaquer à la dépollution des terres.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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