Que ce soit à l'entrée de l'usine ou à la sortie, ou encore dans les différents procédés de fabrication, les industriels doivent obtenir une certaine qualité de l'eau. Sous la contrainte de réglementations de plus en plus protectrices de l'environnement, ils doivent s'adapter. Tour d'horizon des grands défis qui les attendent.
[Publié le 26/06/2010]
L’eau qui entre dans l’usine, appelée eau de procédé, doit avoir une certaine qualité suivant le process dans lequel elle sera utilisée. Celle qui en sort doit aussi disposer de certaines qualités dans le respect de la réglementation et des conventions passées avec les stations d’épurations locales. Tout l’enjeu consiste donc à limiter les besoins en eau dans les procédés, pour ensuite limiter les rejets.
« Nous sommes passés d’une approche de traitement des eaux usées il y a 10 ou 15 ans à une approche plus globale de traitement et de recyclage de l’eau, en parallèle avec l’amélioration des procédés de fabrication », indique Jean-Louis Roubaty, professeur associé des universités. Cela passe par des procédés de fabrication économes en eau, plus fins et plus précis. Améliorer les procédés permet de moins de polluer, de payer moins de taxes de rejet, de baisser les coûts de traitement des eaux et surtout de réduire les risques. Le re-use, ou recyclage de l’eau, s’affirme donc comme la tendance forte de ces dernières années (lire l’article sur le re-use). D’un point de vue technologique, de nombreux procédés de traitement sont au point (lire les articles sur les technologies, sur la réutilisation des eaux de process et sur Wô).
Mais l’industrie française est encore loin du compte. « Malheureusement, des industriels n’ont pas toujours su faire évoluer les procédés, explique Jean-Louis Roubaty. Lorsque leurs procédés étaient rentables, ils ont préféré les maintenir en l’état. Avec l’arrivée de nouveaux concurrents, leurs marges se sont réduites, ce qui les a mis en péril. C’est lorsqu’un produit est rentable qu’il faut investir pour faire évoluer soit le produit, soit le procédé de fabrication. » (lire l’interview de François Morier, Proserpol)
La contrainte réglementaire accrue va pousser les usines à se moderniser, notamment concernant les substances dangereuses dans l’eau (lire l’article). Après les micropolluants, ce sont les médicaments qui pourraient lancer de nouveaux défis pour le traitement des effluents (lire l’article). De nombreux projets de recherche portent sur ces sujets. Au sein de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, une équipe de recherche se consacre par exemple à l’étude des nanoparticules métalliques pour traiter les perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A ou l’intrasine (lire l’article).
La contrainte environnementale ne se limite pas à l’économie de la ressource en eau. Il s’agit aussi de limiter la consommation d’énergie, notamment des installations de traitement. Certains se lancent même dans le recyclage de l’eau sous forme d’énergie. « L’une des voies sur lesquelles travaillent les industriels consiste à produire de l’énergie à partir des effluents, note Bertrand Garnier, directeur technique de Ondeo industrial soutions, filiale dédiée au traitement de l’eau pour les industriels du groupe Suez environnement. En effet, dans certaines conditions, on peut traiter des effluents chargés par méthanisation. On obtient ainsi un biogaz valorisable en production de chaleur et/ou d’électricité. »
CG
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