Les raisons d’un départ sont plus que la recherche d’un meilleur salaire – variable selon le secteur – et de plus grandes responsabilités, ce sont aussi la découverte d’un pays offrant un cadre de vie différent et la quête de nouvelles expériences de vie.
Cela concerne en grande partie les jeunes ingénieurs comme le montrent les statistiques : 15% des jeunes ingénieurs trouvent leur premier emploi à l’étranger. L’envie de rejoindre ces pays, pour certains considérés comme des eldorados, vient du fait que ces lieux au développement dynamique représentent des tremplins pouvant servir d’accélérateur dans leur carrière. Qui plus est, cette initiative est perçue positivement par les entreprises à leur retour qui saluent la prise de risque. Voici quelques destinations choisies par nos ingénieurs :
Les Pays en forte croissance
La Chine
Commençons par un acteur inévitable, que l’on ne peut évidemment pas ne pas mentionner : la Chine. Aujourd’hui, le pourcentage d’ingénieurs résidant en Asie est à égalité avec celui États-Unis. Preuve de son attrait. Cependant les modes de recrutement sont en train de changer. Si par le passé, être français était un pass valable à l’embauche, il ne l’est plus tout à fait. L’expérience rentre davantage en compte qu’auparavant et le visa de travail est délivré moins facilement. Parler le Mandarin est sans conteste un atout de poids. À noter que les entreprises chinoises ont tendance à s’installer de plus en plus en marge des métropoles.
Brésil
Des mots-clés tels que soleil, croissance, coupe du monde reviennent lorsque l’on songe au Brésil. En 2011, on a même dit de lui qu’il était une terre d’avenir pour les ingénieurs. Et de fait, le Brésil brigue les profils tels que les ingénieurs pétro-chimique, les ingénieurs automobiles, les ingénieurs BTP et tous les profils issus de secteurs de pointe.
Cependant des facteurs comme le manque de parité entre les salaires, la hausse importante du prix des loyers, un système bureaucratique laborieux, la pollution grimpante ainsi qu’une acclimatation difficile pouvant demander entre 6 à 12 mois peuvent en décourager certains.
Les pays européens
L’Allemagne
L’Allemagne fait partie de ces destinations courues par les ingénieurs français. La population vieillissante et le manque de main-d’oeuvre qualifiée font que les entreprises allemandes se tournent vers l’étranger et recrutent de plus en plus de jeunes diplômés dans les secteurs de la chimie et des sciences. Mais si elles embauchent, elles sont aussi exigeantes. Elles recherchent des ingénieurs expérimentés, maîtrisant entre autres l’anglais et l’allemand ou les techniques de communication. En revanche, le salaire est plus élevé et les heures supplémentaires rémunérées. La vie y est – dit-on – très plaisante et confortable.
La Suisse
Le besoin en ingénieurs dans les secteurs industriels (notamment pharmaceutique), des biotechnologies, de la chimie ou encore de l’agroalimentaire en ont fait venir plus d’un. Ils auraient tort de s’en priver, surtout que les jeunes ingénieurs français – au même titre que les ingénieurs allemands – sont plutôt appréciés. Le système éducatif français étant très bien considéré. Attention toutefois, il y a tout de même une sélection et parler plusieurs langues et faire preuve de pugnacité seront toujours des atouts.
L’autre argument de taille, celui qui entraîne ces ingénieurs en Suisse, est sans conteste le salaire, bien plus élevé qu’en France. Le coût de la vie et surtout des loyers est certes plus élevé lui aussi, mais malgré cela, vivre et travailler en Suisse lorsque l’on est un ingénieur qualifié reste très lucratif.
La Belgique
Ce pays proche de la France dispose de plusieurs avantages (qui ne sont évidemment pas la bière et les frites). Les ingénieurs sont une denrée rare et précieuse, la qualité de vie y est fort agréable et les salaires sont plus élevés. Toutefois, les différences culturelles entre les deux pays peuvent frapper la sensibilité de certains salariés, notamment au niveau des remarques données sans prendre de gants.
Les pays anglo-saxons
L’Angleterre
De l’autre côté de la Manche, nos voisins anglais exercent eux aussi un fort pouvoir d’attraction sur nos ingénieurs. Le mode de vie, une culture de la gagne et une grande place laissée à l’initiative semblent être des motifs appréciés par certains profils. Pour gagner ses galons, il faut avoir les crocs. Mais si tel est le cas, l’ascension est rapide et proportionnelle au travail abattu.
Canada
Il s’agit clairement d’un eldorado, lieu des possibles, dans la tête des français. Nombreux sont ceux qui tentent leur chance au Québec chaque année. Mais pourquoi cet engouement ? Le climat est extrêmement fluctuant selon les saisons. Les hivers sont réputés très rigoureux. Pourtant il y a un cadre de vie que l’on retrouve nulle part ailleurs et qui semble sourire aux audacieux. Il n’est pas impossible de trouver un travail juste après sa rencontre avec un recruteur. Et les habitants sont détendus.
Cela dit, tout n’est pas rose. L’obtention d’un visa n’est pas si simple. Pour le programme vacances travail (PVT) par exemple, considéré comme le plus facile à décrocher, il faut se lever tôt. Son nombre étant limité, il peut s’envoler en une semaine. Une autre solution, pas moins évidente, consiste à trouver en amont un employeur pour obtenir un visa temporaire de deux ans. Et ne parlons pas des démarches pour la résidence permanente, elles sont encore plus fastidieuses.
Les États-Unis
Autre incontournable de ces destinations privilégiées par nos ingénieurs, les États-Unis demeurent un fabuleux terrain riche en opportunités. Pas sûr que la reconnaissance récente du diplôme français d’ingénieur au grade de « master of science » – équivalent d’un bac +5 – y soit pour quelque chose puisque cet état de fait existait bien avant.
Les expatriés français sont de plus en plus nombreux là-bas. Ils s’installent dans les grands centres urbains. La Silicon Valey, Los Angeles et Boston, pour ne citer qu’eux, font figure de piliers. Boston est à l’affût de profils orientés high-tech et santé. La Californie recrute toujours en cherchant la crème des ingénieurs de la planète.
C’est pour cette raison, bien que le visa de travail soit relativement difficile à obtenir, qu’abondent ces ingénieurs souhaitant rejoindre les start-ups de la Silicon Valley ou les grands groupes que sont Google, Amazon, la Nasa, car ils se savent au coeur d’un vivier favorable à la création et aux opportunités. Les français sauraient se dépêtrer de conditions d’embauches rebutantes (jusqu’à une douzaine d’entretiens), montrer leur motivation et témoigner d’un savoir-faire réel.
Par Sébastien Tribot
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