Grâce à son enquête annuelle, la Fedene montre que l’augmentation du nombre de réseaux de chaleur est bien réelle en France. Mais pour l’instant elle ne permet pas d’atteindre les objectifs nationaux de 2028. Une croissance plus forte est nécessaire pour décarboner les besoins en chauffage et rafraîchissement.
La fédération des services énergies environnement (Fedene) regroupe sept syndicats dont le SNCU (syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine). Elle réalise chaque année une enquête pour faire l’état des lieux des réseaux de chaleur et de froid, depuis les années 1980. Ces réseaux, principalement urbains, permettent d’alimenter en chaleur des bâtiments résidentiels et tertiaires, et dans une moindre mesure en refroidissement. Réalisée désormais en partenariat avec l’association Amorce, cette enquête fournit une base de données unique en Europe. Elle est d’ailleurs supervisée par le Service de la donnée et des études statistiques du ministère de la Transition énergétique.
La bonne connaissance du niveau de développement des réseaux de chaleur et de froid est importante : elle permet de vérifier la décarbonation progressive des moyens collectifs de production de chaleur/froid, ces derniers étant nécessaires pour compléter les solutions d’électrification.
Plus de 66 % de chaleur renouvelable dans les réseaux
« Par rapport aux années passées, le contexte est plus favorable au développement des réseaux de chaleur. Leurs avantages sont mieux reconnus et cela se ressent chez les professionnels du secteur qui ont deux fois plus de dossiers à l’étude qu’avant » déclare Yann Rolland, président du SNCU. En effet, les informations relevées par la Fedene montrent la poursuite du développement des réseaux de chaleur engagé depuis 10 ans. Le nombre de bâtiments raccordés est passé de 26 100 en 2012 à plus de 47 300 en 2022, soit une multiplication par 1,8. L’allongement de la longueur des réseaux est un peu plus fort, avec une multiplication par 1,95, de 3 612 à 7 046 kilomètres. On compte ainsi 946 réseaux de chaleur qui ont délivré 26,3 TWh de chaleur en 2022, un peu moins qu’en 2021 à cause de conditions climatiques moins rigoureuses. Pour les réseaux de froid, au nombre de 40, les chiffres sont moindres mais tous en augmentation : 1 563 bâtiments sont raccordés sur 250 km de réseaux, pour 1 TWh livré.
Autre avancée majeure des réseaux, leur décarbonation. Désormais, 66,5 % de la chaleur qu’ils livrent provient des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). Les trois principales sont la géothermie (5,4 %), la biomasse (25,5 %) et la récupération de chaleur des incinérateurs de déchets (30 %). Les émissions de gaz à effet de serre des réseaux ont ainsi diminué puisque leur contenu carbone, en analyse de cycle de vie, est passé de 200 à 112 gCO2/kWh en 10 ans. « Il faut poursuivre cette décarbonation, d’autant plus que les prochains objectifs nationaux de la programmation pluriannuelle de l’énergie [PPE] vont nous inciter à viser 80 % d’EnR&R en 2035. Pour y arriver, les collectivités souhaitant faire de la géothermie doivent voir leurs projets sécurisés, le bois-énergie utilisé de manière collective doit être prioritaire sur les usages individuels et la chaleur fatale industrielle – encore trop peu utilisée – doit bénéficier d’un fonds de garantie et de financements supplémentaires pour relier les sites industriels aux réseaux urbains » poursuit Yann Rolland.
Porter le Fonds Chaleur à plus de 2 milliards d’euros par an
Cependant, la croissance des réseaux ne suffit pas à atteindre les objectifs fixés par l’État. En corrigeant les données des conditions climatiques, le rythme actuel conduirait à être inférieur aux volumes de chaleur renouvelable souhaités en 2023 (20,6 contre 24,4 TWh) et en 2028 (26,3 contre 31-36 TWh en 2028). Comme les objectifs vont être rehaussés dans le cadre de la prochaine PPE – probablement à hauteur de 50 TWh en 2030 et 70 TWh en 2035 –, une forte accélération va être nécessaire.
« Deux conditions vont permettre d’augmenter les réseaux de chaleur, estime Yann Rolland. Il faut tout d’abord poursuivre la hausse du Fonds Chaleur qui aide les projets. On est passé de 350 M€ en 2021 à presque 600 M€ cette année. 820 M€ devraient y être consacrés en 2024. À terme, il faut viser plus de 2 milliards d’euros par an, notamment pour pouvoir soutenir les petites et moyennes collectivités. Ensuite, il serait utile de rendre obligatoire l’élaboration de plans chaleur à l’échelle des territoires : les acteurs locaux pourraient ainsi identifier les ressources locales pour bénéficier de chaleur renouvelable collective ».
Globalement, il est aussi nécessaire de densifier les réseaux en raccordant plus de bâtiments. On estime que les nouveaux objectifs pour 2030-2035 nécessiteraient de raccorder 300 000 à 360 000 logements par an, contre 160 000 par an actuellement. Une des solutions techniques proposées par les professionnels pour y arriver est de créer des boucles d’eau chaude secondaires qui permettraient de relier aux réseaux existants des bâtiments actuellement équipés de chauffages individuels. Le défi est de taille mais vaut la chandelle économiquement pour les consommateurs. Selon une enquête d’Amorce, la facture en chauffage et eau chaude sanitaire d’un logement est moins élevée s’il est raccordé à un réseau de chaleur : le coût global est ainsi 20 % moins cher par rapport à une chaudière gaz, 40 % moins cher qu’un chauffage individuel électrique, et 50 % moins cher qu’une chaudière fioul (données 2021).
Les réseaux de chaleur existent depuis depuis presqu’un siècle…Allemagne , scandinavie , france, (lyon , marseille,)
régulièrement on le sort et aussi fréquemment on le remet dans les cartons! on aurai tpu , en changean t les km de conduites d’eau percées et décomposés, prévoir de remplacer les conduites de gaz puisqu’on n’en veut plus . CHAOS et Incohérence sont les mamelles des fonctionnaires des grandes écoles!
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