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Crash Rio-Paris: les enquêteurs identifient une série de défaillances des pilotes

Posté le 2 août 2011
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

Les enquêteurs français de la catastrophe du vol Rio-Paris ont identifié une série de défaillances des pilotes de l'Airbus Air France accidenté au large du Brésil en juin 2009, dans leur dernier rapport publié vendredi.

Le document relève que les pilotes n’ont pas apporté les bonnes réponses aux deux principaux incidents survenus dans les dernières minutes du vol : la perte des indicateurs de vitesse, à laquelle ils n’étaient pas entraînés à faire face, et le décrochage de l’appareil. Les pilotes n’ont notamment pas « formellement identifié la situation de décrochage », détaille le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), alors que l’alarme de décrochage a sonné de façon continue pendant 54 secondes. Ils n’ont pas non plus appliqué la procédure requise après le givrage des sondes Pitot qui a conduit à une perte des indications de vitesse, ajoute le BEA notant toutefois qu’ils n’avaient « pas reçu d’entraînement à haute altitude à la procédure » de réponse à une telle situation.

Le pilote en fonction, âgé d’une trentaine d’années, assurait une conduite manuelle de l’avion à ce moment-là, le pilotage automatique s’étant justement désactivé après les pertes d’indications de vitesse. Les enquêteurs soulignent également que les tâches n’étaient pas réparties « de façon explicite » dans le cockpit, après que le commandant de bord se fut retiré pour un moment de repos. Ils notent par ailleurs qu’aucune annonce n’a été faite par l’équipage aux passagers dans les dernières minutes du vol.

Dans un communiqué à l’AFP, Air France a immédiatement réagi en défendant le « professionnalisme » des pilotes et en mettant en cause la fiabilité de l’alarme de décrochage de l’avion, dont « les multiples activations et arrêts » ont « fortement contribué à la difficulté pour l’équipage d’analyser la situation ».

Le rapport du BEA, le troisième depuis l’accident qui a coûté la vie à 228 personnes le 1er juin 2009 au large du Brésil, s’appuie sur l’analyse des données des boîtes noires de l’avion, repêchées fin mai après un séjour record de 23 mois au fond de l’Atlantique. Il est accompagné d’une série de recommandations visant à améliorer la sécurité aérienne. Il faudra en revanche attendre le rapport final et la décision de la justice pour déterminer les responsabilités, alors qu’Air France et Airbus sont mis en examen pour homicide involontaire dans ce dossier aux enjeux énormes. « La responsabilité des uns et des autres, c’est un sujet judiciaire, ce n’est pas le rôle des enquêteurs du BEA », a réaffirmé vendredi sur RTL la ministre de l’Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Plus de deux ans après le crash, la catastrophe du Rio-Paris n’a toujours pas été élucidée précisément. Jusqu’à présent, le givrage des sondes Pitot était la seule défaillance établie, mais les enquêteurs ont toujours estimé qu’elle ne pouvait expliquer à elle seule l’accident.

(Source et crédit photo : AFP)

 

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