Après avoir longtemps pêché par manque de moyens, la France rattrape son retard en matière de dépistage de la Covid-19. Au mois de septembre, la barre du million de tests par semaine a été dépassée, et atteint aujourd’hui 1,2 million, soit environ 170 000 par jour. Mais malgré cela, les files d’attente peinent à décroître. Ainsi, les patients attendent parfois de longues heures devant les laboratoires d’analyse avant de pouvoir se faire tester. Dans le même temps, le nombre de malades augmente.
40 millions de tests disponibles dès fin septembre
C’est dans ce contexte qu’arrivera sur le marché un nouveau test de dépistage développé par le groupe pharmaceutique suisse Roche. Il permettra de détecter la présence d’antigènes du SARS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19, chez toutes les personnes porteuses, qu’elles aient des symptômes ou non. Par voie de communiqué, la firme a annoncé que dès fin septembre « 40 millions de tests rapides SARS-CoV-2 seront disponibles chaque mois ». Cette capacité sera doublée d’ici la fin de l’année, afin de pouvoir répondre à la demande mondiale. Pour assurer cette distribution, Roche a conclu un partenariat avec la société sud-coréenne SD Biosensor Inc., elle-même spécialisée dans les tests de dépistage rapides.
À l’instar des tests PCR majoritairement employés actuellement, ce nouveau test permet un dépistage par prélèvement nasopharyngé. L’échantillon prélevé est mis au contact d’une bandelette dont le fonctionnement repose sur le principe de la chromatographie immunologique. « Si l’antigène cible est présent à des concentrations suffisantes dans l’échantillon, il se liera à des anticorps spécifiques et générera un signal visuellement détectable sur la bandelette de test, généralement avec des résultats prêts en 15 minutes » explique Roche.
Pouvoir différencier la Covid-19 de la grippe
Face à la recrudescence de cas positifs dans le département, le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, a annoncé un renforcement du nombre de dépistages quotidiens dans les prochains jours. « Nous sommes en train de préparer un plan pour multiplier les points de tests pour ceux qui sont prioritaires […]. Nous allons pouvoir acquérir avec l’aide la Région Sud un dispositif de tests rapides, avec des résultats en 15 ou 30 minutes » a-t-il déclaré le 14 septembre dernier. Par ces mots, Christophe Mirmand évoquait le futur recours aux tests prochainement commercialisés par Roche.
Grâce à la rapidité de diagnostic qu’ils permettent et à la non-nécessité d’un laboratoire, ces tests pourront être déployés dans de nouveaux centres de dépistages. Ainsi, Philippe de Mester, directeur général de l’ARS PACA a affirmé que ces tests antigéniques seraient mis « à disposition du bataillon des marins-pompiers pour faire face aux situations d’urgence ». Pour Thomas Shinecker, PDG de Roche Diagnostics, la capacité à dépister rapidement et efficacement la maladie sera essentielle dans les prochains mois, lorsque la saison grippale débutera. Selon lui, il sera « important de savoir si une personne est atteinte du SRAS-CoV-2 ou de la grippe pour assurer le bon traitement ».
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