Dans un article publié dans la revue Lancet Gastroenterology & Hepatology*, une équipe de scientifiques de l’université de Limerick (Irlande), menée par J. Calvin Coffey, a en effet montré que le mésentère est en fait une structure continue et délimitée.
Qu’est-ce que le mésentère ?
Le mésentère est une membrane qui fait la jonction entre les intestins et la partie postérieure du péritoine (paroi abdominale). Cette membrane crée une sorte de tube qui abrite notamment les artères et les nerfs assurant vascularisation et innervation des intestins. Le mésentère joue aussi le rôle de maintien des intestins à leur place et dans une conformation optimale. Selon la section de l’intestin considérée sa largeur et son épaisseur sont variables. Si fin et si collé à la paroi intestinale sur certaines portions que l’on a cru qu’il était compartimenté en plusieurs structures distinctes.
Sa continuité a pu être prouvée grâce à des opérations de chirurgie (excision totale de certaines parties de l’intestin) ou sur des études post-mortem.
Un nouvel organe et alors ?
Le fait de prouver la continuité de cette structure et de le classer comme nouvel organe va changer le regard que la médecine et la recherche médicale porte sur le mésentère. Car on étudie les organes pour les fonctions particulières qu’ils assument et du coup les mal-fonctions ou les maladies qui leur sont propres. L’article du Lancet liste certaines de ces pathologies pour lesquelles un nouvel angle d’attaque pourrait voir le jour: outre les pathologies primaires du mésentère comme les défauts de rotation de l’intestin, les volvulus (torsion d’une anse de l’intestin), les hernies intestinales (dues à une absence du mésentère) etc., l’article suggère par exemple, que la maladie de Crohn pourrait provenir d’une pathologie touchant d’abord le mésentère et s’étendant à l’intestin et non l’inverse. En conclusion, les chercheurs soulignent que le rôle du mésentère est aujourd’hui largement méconnu dans les systèmes lymphatiques, neurologiques, vasculaires pour lesquels il occupe une place centrale. Il reste donc à étudier les propriétés des cellules qui lui sont propres et le rôle qu’elles peuvent jouer par exemple dans les phénomènes inflammatoires par régulation des protéines C-réactives.
Par Sophie Hoguin
*Volume 1, No. 3, p238–247, November 2016
Dans l'actualité
- Implants, prothèses, organes artificiels… jusqu’où réparer le corps ?
- Une batterie capable de se dissoudre dans le corps humain
- Transhumanisme : les théories sont-elles crédibles d’un point de vue scientifique ?
- Body Area Networks : les réseaux à la conquête du corps humain
- Premiers tests humains pour ralentir le vieillissement !
- Une nouvelle thérapie pour réparer et consolider les os
Dans les ressources documentaires