L'accord final adopté ce mercredi 13 décembre lors de la COP28 à Dubaï appelle le monde à se détourner des énergies fossiles. S’il a été qualifié d’historique et de tournant par certains observateurs, tout reste à faire.
Après deux semaines de négociations, les 197 pays réunis à Dubaï pour la COP28 ont abouti à un accord ce mercredi 13 décembre. Ce texte appelle notamment le monde à « s’éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques » et à « accélérer les efforts en faveur d’une réduction progressive de l’électricité au charbon sans dispositif de captage et de stockage de carbone ». Les pays devront contribuer à ces « efforts mondiaux » à leur niveau national.
Pour s’éloigner des énergies fossiles, il s’agira notamment de « tripler la capacité énergétique renouvelable mondiale et doubler le taux annuel moyen d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030 ». Le texte invite par ailleurs à développer le nucléaire, les technologies de captage et de stockage de carbone (CSC) et l’hydrogène bas carbone. S’il ne mentionne pas la fin de toutes les subventions aux énergies fossiles, il évoque « une sortie des subventions inefficaces qui ne s’attaquent pas à la précarité énergétique ou aux transitions justes, le plus tôt possible ».
Un accord vraiment historique ?
« Cet accord est un bon accord » et « une victoire du multilatéralisme », a salué la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Elle a souligné que le texte fait référence à treize reprises à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Il mentionne la nécessité d’atteindre un pic mondial d’émissions de gaz à effet de serre en 2025, de baisser les émissions de gaz à effet de serre de 43 % d’ici 2030, de 60 % en 2035 par rapport à 2019 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. « Ce texte a été assis sur tous les constats du GIEC », a assuré la ministre.
De son côté, Arnaud Gilles, chargé de plaidoyer climat et énergie au WWF France, évoque « une étape importante » et « un vrai tournant » à se détourner des énergies fossiles. Pour autant, Romain Ioualalen, chargé de campagne « politique mondiale » à l’ONG Oil Change International, dénonce la mention des technologies de CSC et du recours potentiel à des énergies de transition, à savoir « le gaz naturel et le gaz naturel liquéfié, des énergies fossiles ». Il craint également que la restriction d’une réduction des énergies aux seuls systèmes énergétiques « laisse la place pour l’extension des énergies fossiles dans des secteurs comme la pétrochimie, les plastiques ou les engrais ».
Désormais, tout reste à faire. « C’est vraiment une très bonne base de travail, mais il ne faut pas perdre de vue que c’est une course contre la montre et aujourd’hui, chaque minute de mise en œuvre compte, ce ne sont pas juste des mots sur un accord », a prévenu Agnès Pannier-Runacher. Arnaud Gilles du WWF annonce son intention pour les prochaines COP : « il faudra faire passer le message qu’il faut le [l’accord, ndlr] prendre sérieusement, avec beaucoup d’énergies renouvelables, mais pas le mirage des technologies de capture et de stockage de carbone ».
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