C'est à Bonn en Allemagne que s'ouvre la COP 23 ce lundi 6 novembre. Malgré les objectifs fixés par la COP 21, les catastrophes naturelles n'ont de cesse de causer des dégâts. Les drames climatiques de l'année pourraient donc être au cœur des discussions de cette nouvelle conférence.
Ouragans, feux de forêts et autres inondations, les catastrophes naturelles ont largement fait la une de l’actualité en 2017. C’est dans ce contexte particulier que s’ouvre la nouvelle conférence mondiale sur le réchauffement climatique, la COP 23. Les conséquences liées à de tels événements sont dramatiques pour les populations qui les subissent. Présidentes de cette nouvelle édition, les Îles Fidji ont elles-mêmes été confrontées en 2016 à un cyclone meurtrier. Bien que ce déchaînement de la nature soit inquiétant, la multiplication de ces phénomènes l’est davantage. En 2017, nombre d’épisodes de ce type ont causé des ravages sur toute la planète.
D’après « le Compte à rebours » du Lancet, les conditions météorologiques seraient à l’origine de 46 % de catastrophes naturelles de plus qu’en 2000. Le rapport indique également qu’en 2016, 129 milliards de dollars de pertes ont été causées par ces événements climatiques. La quasi intégralité des pays touchés par ces épisodes météorologiques sont des pays à faibles revenus et non assurés. Et selon l’observatoire des catastrophes et des risques naturels,selon l’observatoire des catastrophes et des risques naturels, 13.191 événements ont été recensés depuis 2001. La France est particulièrement concernée du fait des 1.600 épisodes survenus sur l’intégralité du territoire.
L’Europe en proie aux incendies et à la chaleur
Comme ailleurs, les épisodes météorologiques extrêmes se généralisent en Europe. En 2017, les catastrophes majeures en France ont été les feux de forêts. L’été dernier, les incendies du bassin méditerranéen ont causé l’évacuation forcée de plus de 20.000 touristes. Le drame portugais du mois d’octobre noircit le tableau. Attisés par l’ouragan Ophélia, plus de 700 départs de feux ont causé la mort de 41 personnes dans le nord du pays. Cela s’ajoute aux feux de forêts du début de l’été qui avaient déjà fait 60 victimes. Le gouvernement a estimé les pertes dans la région de Pedrógão Grande à environ 497 millions d’euros.
Ophélia a également fini par toucher l’Irlande, faisant trois morts. Cet ouragan de catégorie 3 a été le plus fort à frapper l’Irlande depuis 50 ans. Bien qu’Ophélia ait perdu de la puissance dans sa course, le pays a vécu des orages sans précédent. Le coût des dégâts est estimé entre 500 et 800 millions d’euros selon les assurances.
Par ailleurs, onze pays du sud et du centre de l’Europe ont connu d’importantes vagues de chaleur durant l’été, dépassant les 40°C. Les poids lourds n’étaient plus autorisés à circuler, et les viticulteurs italiens ont dû anticiper leurs récoltes. De telles températures sont évidemment extrêmement dangereuses pour l’homme. Les scientifiques estiment qu’actuellement les canicules estivales causent 3.000 décès par an en Europe. Si rien ne change, ce chiffre pourrait atteindre les 15.000 à la fin du siècle.
Le reste du monde en proie à des inondations violentes
Si l’Europe souffre de la sécheresse, d’autres régions du monde sont souvent inondées. En avril dernier, des précipitations ont causé inondations et glissements de terrains entre la Colombie, l’Équateur et le Pérou. Plus de 1,3 million de personnes ont été touchées, 90 ont perdu la vie au Pérou. 700.000 Péruviens se sont retrouvés sans abris. Le gouvernement a estimé que les reconstructions prendraient cinq ans et coûteraient 9 milliards de dollars. En Colombie, les coulées de boues ont causé le décès de 200 personnes. En septembre, les ouragans Harvey et Irma ont fait plus de 200 morts aux États-Unis et dans les Caraïbes. Ensuite, l’ouragan Maria a tué au moins 48 personnes à Porto Rico. D’autres chiffres avancent même que les victimes tuées pourraient être en réalité 450. L’accès à l’énergie et à l’eau potable n’était toujours pas rétabli un mois après le passage des ouragans.
Les inondations connues en Asie du sud-est sont aussi d’une violence rare. Cet été, plus de 1.200 personnes ont perdu la vie en Inde, au Bangladesh et au Népal. On estime qu’entre 30 et 40% des personnes décédées sont des enfants. Les dérèglements météorologiques ont malheureusement des impacts directs sur l’accès à l’école. Les pluies diluviennes ont dévasté environ 18.000 établissements scolaires, privant ainsi 1.8 million d’élèves de cours. Mais ces jeunes victimes ne sont pas les seules. Selon l’ONU, 41 millions d’habitants de cette zone auraient été affectés par ces pluies torrentielles. Les exploitations agricoles sont également en danger. Dans les trois pays précédemment cités, 2.4 millions de terres cultivées ont été réduites à néant en 2017.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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