Alors que Joe Biden est revenu dans l’accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, son action climatique reste difficile. Il a annoncé en avril 2021 que les États-Unis réduiraient leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005 et atteindraient la neutralité carbone en 2050. Mais son action reste largement bloquée par le Congrès et limitée par la Cour suprême.
Le 30 juin, les six juges conservateurs de la Cour suprême des États-Unis ont estimé que l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon. La décision, prise contre l’avis de leurs trois collègues progressistes, devrait empêcher de réduire la part du charbon qui produit encore près de 20 % de l’électricité du pays.
Alors qu’environ 100 millions de personnes vivent actuellement dans des zones concernées par des alertes de grande chaleur ou de chaleur excessive aux États-Unis, Joe Biden veut reprendre la main et dépasser l’inaction climatique de la Cour suprême et surtout du Congrès. Ce mercredi 20 juillet, sur le site d’une ancienne centrale à charbon fermée depuis 2017 et en reconversion en un hub de fabrication et de mise en scène des parcs éoliens offshore, Joe Biden a assuré qu’il allait utiliser ses « pouvoirs exécutifs », c’est-à-dire passer en force à coups de décrets présidentiels.
Des décrets pour passer à l’action
En urgence, ses premiers décrets devraient débloquer des fonds fédéraux pour aider les régions à s’adapter au changement climatique. L’agence fédérale chargée de la prise en charge des catastrophes naturelles et autres situations d’urgence, la FEMA, engagera ainsi 2,3 milliards de dollars pour aider les collectivités locales à s’adapter au changement climatique et à ses conséquences, notamment les vagues de chaleur.
Joe Biden souhaite en plus accélérer le déploiement d’éoliennes offshore sur toutes les côtes des États-Unis pour installer 30 gigawatts de puissance offshore à l’horizon 2030. L’administration Biden souhaite notamment permettre l’installation dans le Golfe du Mexique de capacités éoliennes pouvant fournir jusqu’à 3 millions de foyers en électricité. Elle a pour l’instant identifié deux zones nécessitant un examen plus approfondi pour déterminer les emplacements à retenir.
En l’état, les engagements de réduction de gaz à effet de serre pris par les États-Unis au niveau international restent très difficiles à atteindre. Joe Biden pourrait dans les prochaines semaines déclarer « l’état d’urgence climatique ». Selon RFI, cette manœuvre lui permettrait d’utiliser des fonds militaires pour développer les énergies renouvelables et tenter de tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre.
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