Telle était la thématique de la conférence organisée ce mardi matin à la Global Conference des ateliers de la Terre.
Premier constat, le modèle urbain tel qu’on l’a connu jusqu’à aujourd’hui touche à sa fin. « Les villes telles que nous les connaissons aujourd’hui se sont développées relativement récemment avec le développement des transports » assure ainsi Jean Ollivro (photo ci-dessous), professeur de géographie à l’université de Rennes II.
Parti de ce constat, l’évolution du paysage urbain dépendra selon lui fortement de l’évolution du coût des transports. « Les métropoles, qu’on associe tant à la modernité, sont en réalité très fragiles ».
La question des transports en ville et vers les villes semble ainsi être au cœur de l’organisation sociétale de demain. Parmi les solutions évoquées, certaines relèvent du projet de société, d’autres du gadget à grande échelle.
Dans le premier cas, Jean Ollivro, encore lui, pense que l’avenir réside dans la mondialisation, inéluctable, l’instantanéisation, portée par le développement exponentiel des télécommunications, et la reterritorialisation, à savoir la réduction – voulue ou subie – de la mobilité du plus grand nombre, faute de solution de transport peu onéreuse. « Le format de ville le plus pertinent pour l’avenir, ça n’est pas les mégalopoles auxquelles on associe la modernité, mais des villes de 20 000 à 100 000 habitants au maximum ».
« La qualité bio au prix Wallmart »
Côté solutions « gadgets », Didier Marginedes, directeur général de Batscap, société du groupe Bolloré, présente son succès ultra médiatisé : l’Autolib’. Le principal intérêt selon lui étant qu’en permettant de réserver à l’avance voiture et place de parking à l’arrivée, on réduit le temps de circulation du véhicule, et donc la circulation globale dans les rues des villes.
Autre solution proposée : la production de produits agricoles en milieu urbain, auprès du consommateur, et donc sans contrainte de transports. Elle est avancée par David Rosenberg, co-fondateur d’Aerofarms. Sa société produit des légumes sur tissu, hors-sol, sous spectre lumineux spécialement étudié permettant notamment des économies d’énergie au producteur, et par brumisation, utilisant ainsi 90% moins d’eau que l’agriculture conventionnelle. Produits sans pesticides, ces légumes coûteraient ainsi beaucoup moins cher que des légumes issus de l’agriculture conventionnelle. « La qualité bio à prix Wallmart », d’après les mots de David Rosenberg.
Changements sociétaux
Le principal enseignement de cette conférence reste néanmoins que l’avenir des villes ne dépendra pas tant d’innovations technologiques ou d’offres commerciales innovantes, mais bien d’une transformation des modes de vie.
Ainsi, pour Jean Ollivro, la crise actuelle n’est pas qu’une crise économique, mais bien une transformation sociétale, incitant selon lui à l’optimisme, puisqu’elle incite à la coopération via les AMAP, les coopératives énergétiques, le développement du partage parmi les jeunes générations. « 75% de nos clients ont moins de 35 ans. Les jeunes conducteurs sont moins attachés à la propriété du véhicule que nous l’étions et bien plus sensibles à l’idée de partage » affirme ainsi Didier Marginedes.
Par Bruno Decottignies
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