Le réseau Starlink joue un rôle important dans la guerre en Ukraine. Si son utilisation permet d’améliorer le ciblage des attaques et la communication des Ukrainiens, elle représente une menace pour la sécurité nationale de nombreux pays. Selon le rapport d’une ONG, le développement d’armes antisatellites s’est accentué.
Composé d’environ 2 400 satellites en orbite terrestre basse, le réseau Internet d’Elon Musk est utilisé par les Ukrainiens pour communiquer et coordonner les attaques contre les troupes russes. De son côté, Volodymyr Zelensky, le président du pays, l’utilise également pour poster des messages sur les réseaux sociaux ou organiser des visioconférences.
De quoi agacer les Russes et inquiéter d’autres pays. Tout en fournissant des services commerciaux, ces constellations de satellites pourraient devenir des armes de désinformation massive !
Dans un rapport publié début juin, la Secure World Foundation, une ONG spécialisée dans l’espace, a mis en garde contre le regain d’intérêt, ces dernières années, pour les armes offensives destinées à perturber les services basés dans l’espace.
La Chine, l’Inde, mais aussi la Russie et les États-Unis multiplient les démonstrations. La Russie a réalisé des tests de son système de missiles balistiques Nudol à plusieurs reprises ces dernières années. Il peut être utilisé comme une arme antisatellite et il est capable de détruire des satellites en orbite terrestre basse.
Starlink coopère avec l’US Army
Des scientifiques militaires chinois (deux des quatre auteurs de l’article, Ren Yuanzheng et Jin Sheng, sont affiliés à l’Armée populaire de libération-APL) ont récemment appelé au développement d’une technologie antisatellite (ASAT- Anti-satellite weapons) pour se défendre contre la menace que Starlink fait peser sur la souveraineté nationale.
L’article a été publié dans une revue chinoise, appelée Modern Defense Technology en avril dernier, mais il a rapidement été retiré. Cependant, cet article a été traduit par David Cowhig, un ancien agent du service extérieur du département d’État américain qui a pris sa retraite après dix ans passés à l’ambassade des États-Unis à Pékin en tant que responsable des sciences et des technologies.
Dans cet article, les Chinois rappellent que « Starlink a coopéré avec l’armée américaine à de nombreuses reprises depuis 2019 : connexions chiffrées avec les avions militaires américains, utilisation du haut débit pour transmettre des données sur des réseaux militaires… Les satellites Starlink pourront donc intégrer des dispositifs de reconnaissance, de navigation et de météorologie afin d’améliorer encore la capacité de combat de l’armée américaine dans des domaines tels que la télédétection de reconnaissance, le relais de communication, la navigation et le positionnement, l’attaque et la collision, et l’abri spatial ».
En décembre dernier, des représentants chinois aux Nations unies se sont plaints que les satellites Starlink aient eu « deux rencontres rapprochées avec la station spatiale chinoise » le 1er juillet et le 21 octobre 2021.
Des milliers de débris
Ces scientifiques insistent donc pour que la Chine réponde « activement sous différents aspects, notamment en développant et en construisant des équipements et des systèmes de connaissance de la situation de manière ciblée, et en développant vigoureusement divers nouveaux moyens d’élimination, afin de maintenir et d’obtenir des avantages spatiaux dans le jeu féroce de l’espace ».
Mais le développement de ces armes antisatellites entraînera une prolifération de débris spatiaux.
Depuis 2010, selon la Secure World Foundation, la Chine a effectué au moins sept essais antisatellites. Depuis 2014, la Russie a effectué au moins quatorze essais antisatellites. Et l’Inde a effectué deux essais de ce type en 2019. Environ 3 200 débris de ces tests sont toujours en orbite.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE