Les Émirats arabes unis (EAU) veulent envoyer une sonde dans l'espace en 2020. Tout comme la mission qui la porte, elle s'appellera Hope et devrait arriver autour de Mars en 2021.
Après l’annonce de la création de l’agence spatiale des Émirats arabes unis (UAESA) il y a plus d’un an, on en sait un peu plus concernant le programme de la mission Hope. On sait désormais qu’elle souhaite lancer une sonde spatiale à l’horizon 2020 afin que celle-ci, puisse, une fois placée en orbite martienne un an plus tard, étudier l’atmosphère de la planète rouge sous toutes ses coutures : sa dynamique quotidienne et annuelle, le climat des différentes couches, les éléments qui la composent ainsi que leurs proportions et, en dernier lieu, le mécanisme de fuite dans l’espace de l’hydrogène et l’oxygène. Hope complémentera les données déjà récupérées, notamment par la sonde de la Nasa Maven, ou celle de l’Inde Mars Orbiter Mission.
Cette étude devrait conduire les scientifiques à appréhender son évolution et celle de l’atmosphère terrestre puisque certains éléments indiquent que Mars, il y a très longtemps, aurait fortement ressemblé à la Terre.
Une fois qu’elle aura parcouru les 60 millions de kilomètres qui séparent Mars de la Terre, la sonde devrait effectuer l’observation de Mars entre deux et quatre ans, temps durant lequel elle est censée transmettre pas moins de 100 gigabits de données aux chercheurs de l’UAESA ainsi qu’à diverses institutions (universités et organisations) dans le monde.
Retrouver un éclat scientifique au niveau mondial
Il s’agit d’un défi extrêmement motivant bien sûr, mais c’est aussi un moyen de montrer au monde, en devenant le neuvième pays à se lancer dans l’exploration de Mars, qu’elle en a encore sous le pied. Il signe le retour des EAU au premier plan de la recherche scientifique. Et quoi qu’on en dise c’est forcément un peu un symbole, sur le plan politique, national et international. Comme l’a dit le chef de projet Omran Sharaf pour le site The Guardian, « si nous pouvons atteindre Mars, tous les défis pour la nation devraient être faisables ». Le nom de la mission n’est pas anodin non plus. Hope signifie espoir en anglais. Or, selon l’émir Mohammed : « sans espoir, il n’y a pas d’avenir, pas de succès, pas de vie ».
Pour finir – faut-il y voir un signe ? – l’arrivée de la sonde, attendue pour 2021, interviendrait un demi-siècle après l’indépendance du pays. La création de l’état fédéral des Émirats arabes unis remonte en effet à 1971, et la rédaction de la première constitution un an plus tard.
5,44 milliards de dollars auraient dores et déjà été investi d’après les dires de cheikh Mohammed Bin Rachid Al-Maktoum, actuel souverain de Dubaï et également vice-président des EAU. Mais la question n’est pas de savoir si ces fonds seront suffisants, mais de savoir si le temps dont se sont impartis les EAU est suffisamment réaliste pour faire aboutir ce projet. Car en cinq ans, devront être construites de nombreuses infrastructures comme la piste de lancement et des stations de suivis. À ce sujet, des pourparlers seraient en cours avec la Russie pour acheter la plateforme de tir flottante Sea Launch. Enfin, la sonde elle-même, de la taille d’une voiture et comprenant un équipement technologique dernier cri (spectromètres à infrarouge et ultraviolet), est à bâtir entièrement.
Si la sonde parvient comme convenu à se mettre en orbite autour de Mars, cela ferait des Émirats arabes unis le premier pays arabe à envoyer un tel engin dans l’espace. 2020 serait donc une nouvelle date à inscrire dans les livres d’histoire.
Par Sébastien Tribot
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