La République Démocratique du Congo (RDC) poursuit ses efforts pour faire avancer son projet phare : Grand Inga. Il consiste à construire plusieurs centrales hydroélectriques sur le fleuve Congo et ses affluents. Au total, elles cumuleraient une capacité équivalente à 40 centrales nucléaires moyennes...
C’est un projet gigantesque dans lequel souhaite se lancer Kinshasa. Avec un objectif total de 40 000 MW, Grand Inga a vocation a devenir le plus grand complexe hydroélectrique du monde, loin devant l’actuel premier : le site des Trois Gorges (22 500 MW) en Chine. Estimé à 100 milliards de dollars (90 mds €), le projet a reçu le soutien de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale qui en 2013 et 1014 l’ont financé à hauteur 141 millions de dollars. La première phase (Inga 3), estimée à 14 milliards de dollars (12,6 mds €) prévoit la construction d’une première centrale de 4 800 MW sur le fleuve Congo. Le gouvernement devrait donner dès cet été les résultats de l’appel d’offres. Les groupes chinois de construction seraient très bien placés pour gagner ce contrat géant et les travaux pourraient débuter dès novembre.
Polémique
L’empressement de Kinshasa à vouloir lancer rapidement la construction a mis en alerte les ONG environnementales, généralement opposées à ces grandes infrastructures énergétiques (cf. Belo Monte). Peter Bosshard, directeur par interim de l’ONG Rivers, s’indigne de l’absence de la moindre étude d’impact environnementale. Il estime que les conséquences sociales et environnementales seraient dramatiques, avec notamment le déplacement forcé de 60 000 personnes. Mais Kinshasa est décidé à aller de l’avant affirmant qu’il s’agit de l’unique solution pour apporter de l’électricité à ceux qui en sont privé. Un argument peu convaincant sachant que les grandes centrales électriques ont vocation à alimenter les industries électro-intensives, comme l’industrie extractive, pilier de l’économie de la RDC. Le problème de l’accès à l’électricité en Afrique est avant tout un problème de réseau… Inga offrira aussi au pays de confortables revenus d’exportation de l’électricité. Un contrat de fourniture de 2 500 MW a déjà été signé entre la RDC et l’Afrique du sud. Il prévoit la mise en service d’Inga 3 dès 2021, ce qui explique en partie la volonté du gouvernement de voir le projet aboutir rapidement. Mais pas seulement. Le second mandat du président est arrivé à son terme il y a six mois, et malgré les manifestations, Joseph Kabila s’est inscrit dans cette dramatique habitude locale de garder le pouvoir. Grâce à des manipulations diverses, il s’est assuré qu’aucune nouvelle élection ne pourrait être organisée cette année. Le temps de finaliser les derniers détails du contrat ?
Par Romain Chicheportiche
INUMAGINFO.com le premier magazine d’information de reportage vidéo à avoir parlé de l’ECOCIDE avec « Belo Monte, Symbole d’un écocide » sur
http://www.inumaginfo.com/belomotesymboledunecocideintegral17062015-721.html
Je suis quand même navré que cet article technique publié dans une revue pour ingénieurs se concentre sur des aspects politiques et peu documentes. 60 000 déplacés pour un aménagement de cette envergure n’est pas comparable aux désastres écologiques des aménagements hydroélectriques moins importantes en puissance installée développées en Chine et en Amérique. J’aurai souhaité que l’on parle sur des aspects techniques plutôt que sociologiques et politiques
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