« Un déluge de données » : voilà ce qui qualifie l'ensemble des informations qui risquent de parvenir aux usagers lorsqu'ils bénéficieront de toutes les possibilités des compteurs intelligents.
En effet, une étude de Marie-Luce Picard, du département R&D de EDF, datée de juin 2011, met l’accent sur la très forte augmentation des données que va entraîner la mise en place des fonctionnalités des smart grids. De même, une étude de Pike Research, un cabinet américain d’analystes spécialisés dans les technologies propres, met en évidence le besoin de logiciels de gestion spécifiques, des MDMS (Meter Data Managment System), qui vont exploser.
Les MDMS sont des plates-formes logicielles qui acquièrent des données de comptage depuis de nombreuses sources et les mettent à disposition, après intégration, synchronisation et nettoyage, auprès des nombreuses cibles, autrement dit elles permettent de gérer ces données pour les rendre utilisables. Et tous les acteurs du domaine sont concernés : producteurs, commercialisateurs, gestionnaires de réseaux et simples usagers, puisque les compteurs intelligents doivent leur permettre de mieux gérer leur consommation d’énergie.
Or selon Marie-Luce Picard : « (Il faut) optimiser l’utilisation des technologies pour améliorer le service aux utilisateurs et l’efficacité opérationnelle. Les volumes extrêmement importants des données demandent la mise en place de traitements complexes, de par le volume des données : des séries temporelles, de par leur caractère distribué et de la nécessité de traitements à différentes échelles, de par les contraintes de temps réel pour certains besoins. »
L’étude Pike Research prévoit que d’ici 2018, 98 % des compteurs intelligents américains seront administrés par des MDMS, 80 % en Europe de l’Ouest et en Asie de l’Est. En effet, les compteurs intelligents commencent à se répandre, la preuve en France avec la décision de généralisation de Linky, qui suit d’ailleurs une directive européenne de mise en place de réseaux intelligents. Pour les gérer, les bons outils sont nécessaires et le marché des MDMS va exploser : il représenterait jusqu’à 490 millions de dollars en 2018, soit dix fois plus qu’en 2011.
Pour les spécialistes, la vraie valeur n’est pas dans la collecte des informations, mais bien dans l’analyse qu’on en fait. Ainsi, selon Bob Lockhart, analyste chez Pike Research : « Ces logiciels permettront d’obtenir des factures encore plus précises, et à terme permettront aux bâtiments d’être encore plus économiquement efficaces. »
De nombreux spécialistes proposent déjà des suites MDMS (Itron, eMeter, EnergyICT, Ecology Analytics et Aclara), et de grands éditeurs généralistes (SAP, Oracle) qui s’estiment aussi bien placés, grâce à leurs outils de gestion de bases de données, se lancent aussi dans l’aventure. Logique, si l’on en croit Marie-Luce Picard : « Ces volumes sont toutefois en-deçà de ceux rencontrés par d’autres secteurs d’activité qui ont d’ores et déjà à leur disposition différents outils technologiques. »
(Sources : L’Atelier, Association Aristote)
Par Claudine / blog EcoCO2
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