L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et l’Observatoire des Métiers des Télécommunications (OMT) ont présenté une étude qui met en lumière les 22 métiers et compétences cadres recherchées dans les domaines du cloud, du big data et de la cybersécurité. Si à l’instar d’autres études métiers relatifs aux technologies de la communication ou de l’informatique, cette photographie réalisée à partir des offres d’emplois publiées par l’Apec, révèle que l’Ile-de-France est la région qui recrute le plus et que les candidats les plus recherchés possèdent 1 à 3 ans d’expérience, elle montre aussi que certaines compétences, autrefois considérées comme secondaires deviennent un élément déterminant des recrutements.
Le Cloud tient le haut du pavé
Sur les 21000 offres publiées par l’Apec en 2017 dans ces domaines, le cloud est majoritaire avec 50 % des annonces considérées contre 37 % pour le big data et 13 % pour la cybersécurité. Cependant, les auteurs de l’étude soulignent que ces chiffres sont à manipuler avec prudence tant les frontières entre les trois domaines sont poreuses. En effet, l’Apec recense pour ces 3 domaines 22 métiers mais certains d’entre eux classés dans un domaine pourraient tout aussi bien être classés dans un autre.
La transformation numérique des entreprises, la rapidité de développement de nouvelles technologies, rendent ces secteurs très mouvants et la définition de « métiers » ou de « profils professionnels » délicats. Il faut bien sûr aussi noter que ces offres d’emplois, qui représentent 4 % de l’ensemble des offres Apec et 22 % des offres relatives aux fonctions informatiques, ne sont forcément qu’une fraction des offres totales du marché. Certains recruteurs se limitant à des plateformes collaboratives ou aux réseaux sociaux pour trouver leurs collaborateurs.
La technique ne suffit plus
Désormais les compétences techniques ne sont plus déterminantes, elles sont nécessaires mais pas suffisantes, les recruteurs recherchent des compétences transversales et comportementales : capacité d’adaptation et d’apprentissage pour pouvoir acquérir de nouvelles compétences techniques et faire face aux évolutions, capacité à gérer des projets en mode agile, maîtrise de l’anglais et surtout capacité relationnelle, rigueur, esprit d’initiative. Les variétés de langage, de technologies requises sont telles, que les employeurs n’hésitent plus à écrire des phrases telles que «peu importe les technologies utilisées, nous cherchons quelqu’un sachant s’adapter.» dans leurs annonces. En même temps vu qu’elles visent des profils de 3 ans d’expérience maximum, difficile d’exiger de tout maîtriser… Les annonces décrivent d’ailleurs souvent des compétences informatiques très larges allant des bases de données, aux langages informatiques en passant par la maîtrise de plateforme OS ou de frameworks/librairies. Cette tendance s’explique aussi par le manque de candidats encourageant les entreprises à élargir leurs critères et au système d’appels d’offres. Les entreprises postant des annonces pour répondre à des appels d’offres ou pour se constituer un vivier de spécialistes auxquels elles peuvent faire appel à tout moment.
Jeunesse, Ile-de-France, informatique, le trio gagnant
Plus de 50 % des offres, dans les trois domaines considérés demandent une expérience courte, de 1 à 3 ans et plus de 50 % des annonces concernent l’Ile-de-France. Ce chiffre atteignant 60 % pour les métiers du big data comme «consultant data», «data scientist», «data analyst», «ingénieurs data». Néanmoins, certaines régions se démarquent comme les régions PACA et Bretagne pour la cybersécurité. Des entreprises de tous secteurs d’activité diffusent ces offres mais c’est le secteur des activités informatiques qui logiquement prend la tête devant le secteur de l’ingénierie-R&D. La cybersécurité se démarque des deux autres domaines, car le secteur des activités informatiques y est moins majoritaire. Ainsi, un tiers des offres émanent des transports (automobile, aéronautique), de l’ingénierie et des équipements électroniques. Les auteurs de l’étude explique cette spécificité en raison du développement de l’Internet des objets (IoT).
Sophie Hoguin
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