Le premier mécanisme étudié concerne la cible de la rapamycine (mTOR), une enzyme impliquée dans la vie des cellules, leur prolifération, leur croissance, leur mobilité mais aussi leur survie. En imposant une mutation génétique dans la voie métabolique de cette enzyme, l’espérance de vie du ver de terre a été accrue de 30%. Un résultat déjà très encourageant.
Le deuxième mécanisme analysé par les scientifiques californiens touche à la sécrétion d’insuline. En modifiant ce mécanisme, la durée de vie des Caenorhabditis elegans a augmenté de 100% ! Encore mieux que la modification de la voie métabolique de la mTOR.
Mais le plus étonnant a été lorsque l’équipe Buck Institute of Age Research a combiné les deux approches. « Les deux mutations génétiques ont créé une boucle bénéfique au sein de tissus spécifiques, amplifiant l’espérance de vie. » s’enthousiasme le Docteur Pankaj Kapahi, co-auteur de l’étude. Ces vers de seulement un millimètre d’épaisseur ont alors vu leur espérance de vie multipliée par cinq. Le fait que ces deux mécanismes se combinent ainsi tend à expliquer que l’espérance de vie dépend de nombreux facteurs. Ces derniers semblent donc avoir la capacité de s’amplifier les uns les autres ou, pourquoi pas, de s’annihiler. « Il est très probable que les interactions entre ces gènes soient très actives chez les personnes assez chanceuses pour vivre une longue vie en bonne santé », résume Pankaj Kapahi.
Ces résultats sont-ils le prélude à des hommes vivant jusqu’à 500 ans ? Le casse-tête du système de retraite n’est pas prêt d’être résolu…
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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