Lors du SERI la semaine dernière, une conférence sur la mutation environnementale de l’économie a mis en avant les grandes évolutions actuelles, sur fond d’incitations et de réglementations. Les transports, le bâtiment et l’énergie constituent les trois axes d’amélioration.
Signe des temps, l’environnement était au cœur des débats lors du SERI la semaine dernière. Le Salon de la recherche et de l’innovation lui a consacré différentes conférences, dont « La mutation environnementale de l’économie » (mercredi 3 juin), avec autour de la table Yves Bamberger (directeur R&D EDF), Didier Roux (directeur R&D Saint-Gobain), Claire Tutenuit (déléguée générale du Think tank Entreprises pour l’environnement) et Philippe Van de Maele (président de l’Ademe). Les participants ont insisté sur la nécessité d’une concertation entre les entreprises et les pouvoirs publics, que ce soit au niveau national ou international. L’économie se transformera si la réglementation et les incitations poussent les entreprises dans cette direction. « Il faut rendre l’environnement économique, a complété Claire Tutenuit d’EPE. Il faut que les entreprises voient des perspectives de rentabilité. » D’après une enquête de l’Ademe, sur 30 entreprises ayant entrepris une démarche d’éco-conception, 28 ont baissé leurs coûts de production.
Atteindre le facteur 4Rappelons que la France s’est engagée à diviser par quatre les émissions nationales de gaz à effet de serre calculé sur le niveau de 1990 d’ici à 2050. « Pour respecter le facteur 4, il faut agir rapidement, a prévenu le nouveau président de l’Ademe. Il faut chercher des améliorations technologiques. » L’organisme accompagne financièrement des projets en ce sens via des appels à manifestations d’intérêt. Les premiers ont porté sur les véhicules propres, sur le captage et le stockage de carbone et sur les biocarburants de troisième génération. L’Ademe lance deux nouveaux appels en juin pour l’énergie marine et les réseaux intelligents (connexion de l’énergie solaire au réseau, compteurs très intelligents…) Viendront ensuite le solaire deuxième génération ou encore les bâtiments à énergie positive. D’après les recherches d’EPE, le facteur 4 est un objectif atteignable, et cela sans sacrifier la croissance. « Il faut en priorité changer le mix transport, explique la déléguée générale. En 2050, on devra atteindre la moitié de véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène. Cela suppose d’aller très vite. » Il faudra aussi compter sur des progrès dans le bâtiment, les énergies renouvelables et le charbon propre.
Une industrie locale du photovoltaïqueLa mutation environnementale de l’économie conduit à l’apparition de nouvelles filières. Ainsi, une industrie du photovoltaïque devrait se développer en France, avec à la clé des milliers d’emplois. EDF travaille en ce sens, tout en insistant sur la nécessité d’accélérer la connexion au réseau électrique existant. Lorsque le prix de l’électricité augmentera et que celui de cette technologie baissera, il sera plus rentable de couvrir les toits dès la construction des bâtiments. « On aura alors besoin de matériel d’une longue durée de vie et d’un fabricant de proximité comme garantie, a indiqué Claire Tutenuit. Les matériaux de construction voyagent moins facilement. »Pour le consommateur, également moteur de cette mutation économique, c’est la même problématique : il faut s’appuyer sur un mélange de contrainte et de gain financier. « Le payback énergétique est le moteur le plus puissant », d’après le directeur R&D de Saint-Gobain.
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