L’industrie des centres de données est en pleine expansion. Cette hausse est principalement due aux besoins des géants de la Tech pour répondre à la demande croissante d’intelligence artificielle (IA). Une croissance qui entraîne des défis environnementaux majeurs.
Selon un rapport de Morgan Stanley, les émissions de dioxyde de carbone (CO2e) des centres de données devraient atteindre 2,5 milliards de tonnes métriques d’ici 2030, représentant près de 40 % des émissions annuelles des États-Unis.
Un autre rapport (cabinet Gartner) publié en novembre dernier souligne que 40 % des centres de données d’IA existants pourraient rencontrer des contraintes opérationnelles en raison de pénuries d’énergie.
La demande croissante pour les technologies d’IA et d’IA générative (GenAI) exerce une pression sans précédent sur les ressources énergétiques des centres de données.
D’ici 2027, la consommation d’énergie devrait atteindre 500 térawattheures (TWh) par an, soit plus du double du niveau de 2023. Cette croissance explosive pourrait entraîner des pénuries d’énergie et des augmentations significatives des coûts opérationnels pour les organisations déployant de grands modèles de langage (LLM).
Petits réacteurs nucléaires
Dans son rapport, le cabinet Gartner recommande aux entreprises de négocier des contrats à long terme avec les fournisseurs de centres de données pour bloquer les tarifs d’électricité favorables et atténuer la volatilité des prix.
Les entreprises sont également encouragées à réévaluer leurs plans à long terme pour tenir compte de l’augmentation des coûts de l’électricité et des risques de coupure.
Les sources renouvelables comme l’énergie éolienne et solaire nécessitent en effet des systèmes supplémentaires pour être fiables, ce qui rend difficile une alimentation électrique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Toutefois, des technologies émergentes comme les batteries sodium-ion et les petits réacteurs nucléaires pourraient offrir des solutions plus propres et plus régulières à l’avenir.
Cependant, pour être un peu positif, la croissance des centres de données représente une opportunité pour stimuler les investissements dans les énergies propres et les technologies de décarbonisation.
Les grandes entreprises technologiques adoptent diverses stratégies pour réduire leurs émissions. Google investit dans des projets d’énergie renouvelable et développe des technologies de stockage en batteries.
Des dépenses cloud gaspillées
Microsoft vise à être neutre en carbone d’ici 2030 en utilisant des énergies renouvelables et en améliorant l’efficacité énergétique. Amazon prévoit d’alimenter ses centres de données entièrement avec de l’énergie renouvelable d’ici 2025.
Malgré ces efforts, des préoccupations subsistent quant à l’engagement réel des fournisseurs de cloud en faveur de la décarbonisation. En Irlande, par exemple, la construction d’un nouveau centre de données de Google a été bloquée en raison de préoccupations concernant la consommation d’énergie.
De plus, une enquête de Stacklet révèle que 78 % des entreprises estiment que 21 à 50 % de leurs dépenses cloud sont gaspillées chaque année, représentant des pertes financières considérables.
En fin de compte, la responsabilité incombe à tous, y compris aux utilisateurs finaux. Par exemple, répondre à 20 à 50 questions avec ChatGPT consomme environ 500 ml d’eau, soit l’équivalent d’une petite bouteille !
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