Dans un contexte où les préoccupations écologiques vont grandissant, les entreprises se montrent plus soucieuses de verdir leurs pratiques. Cependant, il n’est pas forcément aisé pour elles de déceler les bonnes pratiques. Dans ce paysage, des start-up se sont spécialisées dans l’accompagnement de ces structures. Déclic Écologique en fait partie, et ambitionne de donner les clés de la transition écologique aux dirigeants et salariés. Pour ce faire, cette start-up anime des sessions collaboratives, en faisant appel aux idées de chacun. Tristan Duhamel, fondateur de Déclic Écologique, estime que ces échanges sont essentiels.
Techniques de l’Ingénieur : Comment se matérialise l’accompagnement que vous proposez aux entreprises ?
Tristan Duhamel : Notre structure accompagne les entreprises dans la transition écologique, car il n’est pas facile pour elles de savoir quoi faire, ni par où commencer. Lors de séances d’une demi-journée, nous cherchons et co-construisons des solutions avec les salariés. Pour y parvenir, nous misons sur des méthodes d’intelligence collective. Durant ces réunions, nous nous attaquons à un thème déterminé. Cela peut être comment réduire ses déchets, comment réduire sa consommation d’énergie, ou encore comment passer au zéro déchet. Les groupes de travail sont généralement composés de 20 à 30 personnes venues de différents services : RH, comptabilité, achats ou services généraux.
Une fois les bonnes pratiques identifiées, comment aidez-vous concrètement les entreprises ?
Après ces séances, nous rendons un livrable, qui est une sorte de guide des solutions adaptées. Ensuite, nous pouvons accompagner l’entreprise dans la mise en application de ces nouvelles pratiques. Mais ce n’est pas toujours le cas, cela dépend des besoins et des volontés de la structure.
Quelle est l’ampleur du gaspillage dans les entreprises ? Quel est le poste le plus problématique ?
Parmi les ressources les plus gaspillées, le papier tient une place de choix. On estime qu’un employé génère entre 120 et 140 kilos de déchets par an, dont 80 kilos de papier. Cependant, il serait réducteur de penser qu’économiser le papier prime sur tout le reste. Il est délicat de donner un ordre de priorité aux actions. Les gobelets et le numérique doivent également être au cœur des préoccupations, tout comme le gaspillage d’énergie. Parfois, seuls quelques calibrages suffisent.
Justement, quelles initiatives une entreprise pourrait-elle facilement mettre en place pour réduire son impact écologique ?
Plusieurs actions simples sont à portée de main. Par exemple, paramétrer un photocopieur pour qu’il se mette en veille plus rapidement. Ce mode est bien moins gourmand en énergie. De la même façon, installer des détecteurs de mouvements dans des pièces comme les toilettes est efficace. Nous avons remarqué que la lumière a tendance à rester allumée toute la journée dans les endroits non équipés de tels dispositifs. Supprimer tout le jetable est souhaitable. Il est également bon de rappeler qu’il n’est pas utile de laisser couler un robinet lorsqu’on se lave les mains.
Pouvez-vous établir une typologie des entreprises dans lesquelles vous intervenez ?
Il n’est pas évident de répondre à cette question. Je dirais qu’il s’agit de structures qui veulent répondre à une quête de sens de leurs équipes, mais également de l’opinion publique. De manière générale, nous intervenons auprès d’entreprises qui ont déjà une sensibilité pour la cause écologique. De plus, tendre vers un autre type de consommation peut avoir des intérêts économiques. Tendre au zéro déchet, rechercher l’optimisation de l’utilisation, peut engendrer des économies structurelles.
Diriez-vous que vous êtes satisfait de l’implication des entreprises dans la réduction de leur impact écologique ?
Bien que la prise de conscience aille grandissant, il reste encore des efforts à faire. Dans certaines grandes entreprises, le levier de l’action n’est pas encore assez poussé. La sensibilisation est certes nécessaire, mais l’opérationnel l’est davantage. Le passage à l’acte concret est encore trop timide. Alors comment expliquer cela ? Ne sont-elles pas prêtes à un changement réel ? Font-elles du greenwashing afin de verdir leur image auprès des consommateurs ? Il est difficile de répondre. Dans tous les cas, il faut impérativement mettre les mains dans le cambouis et sortir de la simple sensibilisation. La notion d’urgence n’est pas encore assez mise en avant.
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