Les combustibles fossiles répondent actuellement à 80% de la demande mondiale d'énergie. Tentative de décryptage de cette réalité dans un monde de plus en plus « renouvealble ».
En tenant compte de la mise en place effective des engagements et des promesses émis par les gouvernements actuels pour lutter contre le changement climatique et d’autres défis liés à l’énergie, la demande énergétique mondiale en 2035 devrait augmenter malgré tout de 40 % – avec une contribution des combustibles fossiles se maintenant à 75 %. La demande
Au cours des prochaines décennies devrait provenir principalement des besoins en énergie des pays émergents comme la Chine et l’Inde. L’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour alimenter les besoins en énergie des secteurs de l’industrie, des bâtiments et des transports est vouée à augmenter. Bien que le souci de l’environnement aujourd’hui ait conduit à une utilisation croissante et significative d’options énergétiques à faible émission carbonique, celles-ci ne sont pas encore déployées assez largement pour répondre à la demande actuelle ou future de l’énergie.
Au cours des deux dernières décennies, la part globale de la production d’électricité à partir de ressources non fossile a diminué de 37 % (en 1990) à 33 % (en 2010); en revanche, la part de la production d’énergie au charbon a augmenté de 37 % à 42 %. Les combustibles fossiles continueront à fournir la majorité de l’énergie dont le monde a besoin pour l’avenir, mais y a-t-il suffisamment de ressources pour répondre à la demande ?
Compte tenu des fluctuations majeures subies par les marchés de l’énergie au cours des sept dernières années – notamment la crise économique mondiale – l’étude annuelle « Les Ressources en Réserves » évalue la disponibilité des combustibles fossiles et enquête sur les technologies de pointe nécessaires pour les trouver, les produire et en alimenter les marchés, tout en évitant dans la mesure du possible les impacts négatifs sur l’environnement. Cette nouvelle édition souligne aussi la nécessité de mettre en place des approches stratégiques spécifiques à chaque type de carburant.
Les combustibles fossiles sont présents dans de nombreuses régions du monde de façon abondante et en quantités suffisantes de manière à satisfaire les besoins dans un contexte de demande croissante. Cependant, la plupart d’entre eux sont encore classés en tant que « ressources » et non encore de « réserve ». Cette distinction est importante car elle détermine un certain degré d’accessibilité des marchés aux combustibles fossiles.
Les ressources font référence à des volumes qui ne sont pas encore complètement caractérisés, ou bien qui présentent des difficultés techniques ou un coût onéreux à l’extraction. Par exemple, là où les technologies qui permettant leur extraction dans un environnement sain et rentable n’ont pas encore été développées.
Les réserves représentent des volumes qui sont produits dans un système économique viable, utilisant des techniques actuelles; leur extraction est souvent associée à un projet qui est déjà bien défini ou en cours. Comme ces réserves accessibles sont épuisées, il est nécessaire d’exploiter à présent des ressources dont l’extraction est plus exigeante techniquement.
Transformer les ressources en réserves
L’enjeu principal du secteur est donc de transformer ces ressources en réserves. Cette reclassification repose en grande partie sur l’application de solutions technologiques de pointe, elle-même fortement dépendante du prix du carburant. Des prix élevés de carburant ont pour effet de stimuler le développement de tests sur des solutions plus sophistiquées, et in fine engendre un accroissement des réserves.
L’exploration et l’extraction de ces ressources de manière rentable et environnementalement responsable, nécessitera l’investissement dans de nouvelles solutions innovantes.
Les combustibles fossiles, aussi collectivement appelés hydrocarbures, incluent le pétrole, le gaz et le charbon.
Toute source de pétrole et de gaz qui nécessite des techniques de production significativement différentes de celles utilisées dans le cas des réservoirs caractérisés « classiques » est considérée automatiquement comme non conventionnelle. Un résumé rapide des réserves et ressources d’hydrocarbures connues présente l’offre potentielle :
- Les réserves connues de pétrole dites conventionnelles sont estimées à environ 1,3 mille milliards de dollars de barils, tandis que les ressources pétrolières récupérables représentent environ 2,7 mille milliards de barils. Globalement, la quantité dans réserves connues a augmenté modestement depuis 1990, malgré la croissance de la consommation. Le ratio global réserves/production, basé sur des niveaux de consommation actuel, se situe autour de 40 à 45 ans. Si les ressources sont converties avec succès en réserves, cette période sera prolongée.
- Les réserves connues de pétrole dites non conventionnelles sont estimées à environ 400 milliards de barils (MB), avec des ressources récupérables estimées à 3,2 mille milliards de barils.
- Les réserves connues de gaz dites conventionnelles sont estimées à environ 220 mille milliards de mètres cube (TCM) – l’équivalent d’environ 1,4 mille milliards de barils de pétrole – avec des ressources récupérables de 460 TCM.
- Les réserves de gaz dites non conventionnelles sont très difficiles à évaluer, en raison de l’hétérogénéité des formations rocheuses. Les ressources récupérables restantes (Hors hydrates de méthane) sont estimées à 330 TCM.
- Les réserves de charbon sont élevées, avec des réserves connues en houille estimées à 730 gigatonnes (Gt) (l’équivalent d’environ 3,6 mille milliards de barils de pétrole [MMB]), et les réserves connues de lignite estimées à 280 Gt (environ 0,7 MMB). Les ressources récupérables restantes de houille et de lignite sont estimées respectivement autour de 18 et de 4 mille milliards de tonnes.
Développer les réserves de combustibles fossiles n’est pas chose aisée. Dans le but d’évaluer le potentiel de rentabilité, les producteurs commencent par évaluer le rapport entre le coût du développement et l’intensité de l’émission de carbone (soit la quantité de dioxyde de carbone (CO2) émise pour chaque unité d’énergie produite) du carburant devant être produit.
Le gaz naturel dit conventionnel représente ainsi généralement le plus faible coût par unité d’énergie et la plus faible intensité de carbone. Les développements de la production de gaz dit non conventionnels représentent généralement une faible intensité de carbone et divergent essentiellement dans le coût du développement. Les développements portants sur du pétrole non conventionnels en revanche (tels que le bitume, la gazéification du charbon et du pétrole schistes) sont plus coûteux et présentent des intensités d’émission de carbone plus élevées. Le charbon présente l’intensité d’émission de carbone la plus élevée parmi les combustibles fossiles.
L’utilisation croissante des énergies fossiles au cours des dernières années a été rendue possible grâce aux impressionnants progrès de la technologie. L’effort de production futur sera encore plus exigeant en matière d’innovations technologiques pour permettre d’augmenter le niveau de production des sources nouvelles et existantes tout en répondant de manière appropriée aux défis environnementaux d’aujourd’hui.
Traduit par S.L
Source : http://www.iea.org/Textbase/npsum/resources2013SUM.pdf
Et aussi dans les ressources documentaires :
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE