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Coca-Cola, réellement pour un monde sans déchet?

Posté le 11 septembre 2018
par Matthieu Combe
dans Environnement

Coca-Cola a annoncé en janvier 2018 sa nouvelle ambition : aboutir à un monde sans déchet en 2030. L'entreprise souhaite ainsi recycler 100 % de ses emballages d’ici 2025 en Europe et 100% dans le monde d’ici 2030. Sandrine Rigaud a mené l'enquête pour le nouveau numéro de Cash Investigation "Plastique : la grande intox".

Officiellement, Coca-Cola se met  à l’économie circulaire depuis janvier dernier. En plus de ses objectifs de recyclage, le géant des boissons compte incorporer 50 % de plastiques recyclés dans ses bouteilles d’ici 2030. Mais la firme est embarrassée par la fuite de documents internes qui révèlent qu’elle n’intégrait que 7 % de plastiques recyclés au niveau mondial en 2015, alors qu’elle visait 25% à cet horizon. En plus, ces documents dévoilent qu’en 2016, l’entreprise s’était fixée comme priorité de se battre contre toutes les réglementations qui pourraient être prises en Europe pour augmenter le taux de collecte et de recyclage. Elle voulait également se dresser contre toutes les propositions de systèmes de consigne.

Face à Elise Lucet, Michael Goltzman, vice-président de Coca-Cola, assure que depuis deux ans, l’entreprise a changé et se dote d’une nouvelle stratégie sincère. En somme, l’entreprise aurait attendu plus de 60 ans, mais il faudrait croire qu’elle est devenue exemplaire sur la question du recyclage du plastique.

Remplacer le verre par le plastique en Tanzanie

Malgré sa nouvelle politique, Coca-Cola continue d’enterrer la consigne. Cash Investigation est parti enquêter en Tanzanie. Dans ce pays où la gestion des déchets reste majoritairement assurée par des collecteurs de rue, Coca-Cola est en train de remplacer ses bouteilles en verre consignées par des bouteilles en plastique.  Des travailleurs viennent fouiller les décharges à la recherche des bouteilles en plastique en espérant les revendre à des entreprises de recyclage. Des montagnes de bouteilles plastiques s’accumulent alors en attendant d’être réduites en paillettes et exportées vers l’étranger.

Coca-Cola promet de financer une partie des installations nécessaires à la gestion de ses déchets, mais son plan est encore à l’état de projet, alors que les bouteilles en plastique sont déjà là.« Alors que la consigne était internalisée, la gestion des déchets est désormais externalisée, prévient Sandrine Rigaud. Cela ne dérange pas Coca-Cola  qu’elle soit assurée par des gens dans des conditions misérables, payés en fonction des aléas du marché du plastique. ».

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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