Le cloud computing français révèle bien des surprises. Quelques temps auparavant, Orange, Thalès et la Caisse des Dépôts confirmaient la création d’une co-entreprise dédiée à l’infrastructure de cloud computing. Sous le nom de « projet Andromède », cette société française bénéficiait du soutien de l’État, via le Fonds national pour la Société Numérique (FSN), à hauteur de 75 millions d’euros. À présent, c’est au tour de son concurrent, le tandem SFR-Bull, de toucher cette aide. La raison de ce double investissement de l’État ? Laisser toutes ses chances au cloud computing à la française. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, la France a presque dix ans de retard sur les États-Unis.
Les deux projets disposeront d’un financement propre de 225 millions d’euros chacun, soit un cumul de 450 millions d’euros dédié au cloud français.
Concernant la répartition du capital, SFR en détiendra 47 %, contre 20 % pour Bull et 33 % pour la Caisse des Dépôts. Quant au projet concurrent, la répartition est plus ou moins la même : Orange 44,4 %, Thalès 22 % et la Caisse des Dépôts 33 %. Le projet Andromède prévoit la création de 400 emplois, dont 300 ingénieurs en R&D et techniciens supérieurs, contre 1 000 pour le consortium privé Orange-Thalès.
L’objectif est de permettre aux entreprises et administrations qui le souhaitent, d’accéder à « une gamme de services de cloud computing sécurisés couvrant les besoins en ressources informatiques, des plus courants aux plus critiques ». Les questions de sécurité sont au premier plan, notamment en ce qui concerne la souveraineté des données dans le secteur de la défense.
Les deux partenaires ont annoncé leur volonté d’un écosystème « ouvert » pensé pour s’adapter aux systèmes d’information des entreprises et organisations afin de faciliter leur transition vers le cloud. Au travers d’un réseau de partenaires étendu, la société fonctionnerait en indirect. Dans les 18 mois qui viennent, des data centers de nouvelle génération devraient être construits. De sorte que « l’énergie numérique soit produite par tous les types de partenaires : intégrateurs, éditeurs, industriels du hardware comme HP ou IBM, mais aussi pour les opérateurs télécoms », précise Pierre Barnabé, directeur général de SFR Business Team.
D’ici 2015, SFR-Bull espère détenir 15 % du marché français, estimé à 2,5 milliards d’euros. Au-delà du simple marché français, les ambitions sont européennes, voire internationales, puisque la volonté affichée est clairement de concurrencer des entreprises telles que Google, Amazon, ou encore Microsoft. Il s’agit d’un enjeu majeur pour le gouvernement, d’un point de vue compétitivité dans le domaine du stockage de données, directement associé à l’économie et au développement durable.
Par Sébastien Tribot
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