« Emmanuel Macron s’est posé en champion du climat sur la scène internationale. Néanmoins, les mauvais résultats au niveau national mettent en péril sa crédibilité et celle de la France », ont regretté les ONG membres du Réseau Action Climat (RAC).
« Les résultats sont loin d’être à la hauteur des discours. Son intervention devant la Convention citoyenne pour le climat ne changera pas la donne », poursuivent-elles, réclamant qu’il « passe à l’action sans plus attendre » pour mettre en place les « transformations profondes et justes » nécessaires face à l’urgence climatique.
Budget carbone de la France en hausse, émissions des voitures neuves en hausse, rénovation énergétique des bâtiments « qui patine »… « La France est dans le rouge sur l’ensemble des objectifs qu’elle s’est fixés », a martelé lors d’une conférence de presse Morgane Créach, directrice du RAC, estimant que le gouvernement avait pourtant eu l’occasion de faire plus lors du vote des lois mobilité, alimentation ou climat-énergie.
« On a le sentiment qu’Emmanuel Macron et le gouvernement mettent plus d’énergie à protéger les intérêts de certains industriels qu’à défendre l’intérêt général », a renchéri Jean-François Julliard, patron de Greenpeace France.
Les ONG saluent malgré tout le travail de la Convention citoyenne qui doit rendre en avril des propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France, propositions que le président a promis d’accueillir sans filtre.
Mais elle ne doit pas servir d' »alibi pour repousser des mesures qui s’imposent aujourd’hui », a insisté Morgane Créach.
« Les citoyens ont compris la nécessité d’un changement de modèle (…) et c’est encourageant », a commenté de son côté Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, tout en dénonçant une « opération de communication » d’Emmanuel Macron devant les citoyens de la Convention. « Les retards pris sont chaque jour plus irrattrapables », a-t-elle ajouté.
Selon l’ONU, pour que l’espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif idéal de l’Accord de Paris, ne s’envole pas, il faudrait au niveau mondial réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, dès 2020 et chaque année jusqu’à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l’économie mondiale. Mais à l’inverse, les émissions continuent à croître. En France, elles ont en revanche reculé en 2018, après deux années de hausse. Mais le Haut Conseil pour le Climat, mis en place pour Emmanuel Macron, a estimé en juin que les actions engagées contre le réchauffement sont « insuffisantes ».
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